Le Rassemblement national (RN) n’est plus un paradoxe cet automne. Béquille d’un gouvernement qu’il méprise, champion de « tolérance zéro » mais enlisé jusqu’en novembre dans un procès pour détournement de fonds européens, voici le parti d’extrême droite qui relance sa course aux législatives. Fort du pari d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale à l’été 2025, le parti lepéniste a inauguré son « campagne permanente »Dimanche 6 octobre, lors d’un meeting à Nice, devant plus de 4 000 personnes. Avec Marine Le Pen et Jordan Bardella en tête d’affiche mais en l’absence de l’étape locale, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, bien qu’allié du RN.
Comme si les votes du 30 juin et du 7 juillet n’avaient pas eu lieu. Comme si le prochain était déjà programmé. Trois mois plus tard, le RN rejoue à l’infini le match perdu. « Tout recommence et tout continue, ne donnons pas l’impression que la campagne s’essouffle ou ralentit »» a proféré Jordan Bardella, quelques heures avant une réunion recyclant la scénographie et les clips des dernières élections. La seule nouveauté de la journée est un slogan : « Jusqu’à la victoire ». Le président du RN reproche à la gauche de promettre « Cuba sans soleil »mais il n’hésite pas à s’approprier la devise de Che Guevara (« Hasta la victoria »).
Celui qui se voyait déjà Premier ministre il y a quelques mois a commencé son discours comme il avait conclu celui de sa défaite du 7 juillet : « Nous ne pouvons pas arrêter un peuple qui a recommencé à espérer. » Prélude d’une demi-heure où « espoir » L’annonce d’un hypothétique vote anticipé a laissé place à l’amertume laissée par le dernier. L’eurodéputé s’est une nouvelle fois attardé sur ces « circonstances de l’histoire » qui lui aurait bloqué l’accès à Matignon. Non pas le simple choix des électeurs de former un « front républicain », à ses yeux, mais le « des alliances contre nature » de gauche à droite. Ces « anathèmes », « combine » et d’autres « mauvais arrangements » que Marine Le Pen a également longuement dressée devant lui. « Je ne vais pas revenir ici sur la procrastination (…) des derniers mois »avait pourtant promis la députée du Pas-de-Calais, avant d’y consacrer une partie de son discours.
« Dans quelle mesure un tel gouvernement peut-il être viable ? »
Si les spectateurs du jour avaient oublié le « programme de récupération » servi par le RN lors des dernières élections législatives, son président a pris le temps de réitérer les promesses déjà présentées à l’automne, sans le filtre des « commentateurs des médias ». Ceux qui sont venus connaître son ambition pour les mois à venir ou le sort qu’il réserve à l’exécutif repartiront sans réponse. « Quelle viabilité un tel gouvernement peut-il avoir ? » a demandé M. Bardella. C’est la question que nous posent tous les Français. » Il ne leur a pas répondu. » Aucun « » a crié un militant, allant à l’encontre de la cordialité mutuelle affichée par Michel Barnier et Marine Le Pen mardi 1euh Octobre, lors de la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre. Le RN, qui a le pouvoir de faire tomber ce dernier en s’associant à la gauche dans une motion de censure, est pour l’instant déterminé à le faire. « donnez une chance ».
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