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Le Québec doit tirer les leçons de l’incendie de forêt qui a dévasté Jasper, en Alberta


Il y a eu Lytton, puis Slave Lake, Fort McMurray. Jasper, en Alberta, est la dernière d’une liste déjà trop longue de petites villes canadiennes ravagées par les feux de forêt.

Mais le choc et la douleur nous confrontent à une réalité inédite, un deuil collectif face à un joyau national.

L’enfer de Dante

Imaginez des flammes de 100 mètres de haut, des vents de 100 km/h, c’est un véritable monstre qui a ravagé Jasper en quelques jours.

On estime que 30 à 50 % des bâtiments de la ville ont été détruits.

Mais ce sont des millions de souvenirs que les flammes ont réduits en cendres.

Car si le parc national Banff reçoit la part du lion de la publicité, le véritable joyau est Jasper, à 255 km plus au nord.

Le lac Maligne, avec ses eaux turquoise puis émeraude, alimentées par les glaciers environnants, le canyon du même nom, la légendaire Spirit Island, la vue imprenable offerte par Pyramid Mountain, les paysages majestueux offerts par Jasper en ont fait une renommée mondiale.

Le roi George VI, la reine Elizabeth, Marilyn Monroe, toutes les stars que la planète a à offrir sont passées par là, essoufflées, émerveillées par la splendeur des Rocheuses à leur meilleur.

Mais Jasper, c’est aussi les petits et les grands moments de tant de vies.

Un baiser, une demande en mariage, l’émerveillement des enfants, la joie réconfortante de retracer les voyages de l’enfance, une bière fraîche au pub Whistle Stop après une journée de ski ou de randonnée.

Jasper c’est avant tout le plaisir de faire découvrir ces merveilles aux amis et à nos enfants.

Et là, le deuil collectif, cette douleur sourde de savoir que ce ne sera plus jamais comme avant.

Une dure leçon

Nous cherchons déjà un coupable pour catalyser l’ampleur de la perte.

Parcs Canada a mal entretenu la forêt et n’a pas su la protéger adéquatement. Déjà en 2018, des rapports affirmaient que le parc était une véritable poudrière.

Le gouvernement de l’Alberta n’a pas réussi à demander l’aide militaire assez rapidement et est également critiqué pour avoir réduit les budgets de gestion des feux de forêt.

Sans surprise, d’autres blâment Justin Trudeau.

Mais la leçon, aussi cruelle soit-elle, doit être collective.

Les incendies de forêt, d’une violence et d’une fréquence sans précédent, menacent non seulement nos forêts, des villages jusqu’alors anonymes, la vie de dizaines de milliers de personnes, mais aussi les joies de notre identité collective.

L’adaptation aux risques d’incendies de forêt ne se résume pas à des investissements de plusieurs millions de dollars de la part des gouvernements. Récemment, le Centre Intact d’adaptation au climat de l’Université de Waterloo a dévoilé une étude majeure sur la façon d’améliorer la résilience de nos collectivités.

Il s’agit de nouvelles méthodes de rénovation, d’éloigner les cordes de bois de chauffage et de gérer la végétation autour des résidences.

Cette fois, c’est Jasper, en Alberta. La prochaine fois, ce sera l’île d’Anticosti? Le fjord du Saguenay? Les Hautes-Gorges de la rivière Malbaie?

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Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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