Les menaces de représailles de l’Iran contre Israël, suite à une frappe meurtrière contre le consulat iranien à Damas, en Syrie, font monter les tensions au Moyen-Orient. Dans ce contexte, le ministère français des Affaires étrangères « recommande aux ressortissants français de s’abstenir absolument de se rendre en Iran, au Liban, en Israël et dans les territoires palestiniens »rapporte le Quai d’Orsay, vendredi 12 avril.
Signe concret de la détérioration de la situation dans la région, le ministère a également demandé au « retour des familles des agents diplomatiques de Téhéran » ainsi que l’interdiction des missions des fonctionnaires français dans ces pays. Quant à la situation en mer Rouge, où les rebelles Houthis ont mené des dizaines d’attaques depuis novembre, « La France poursuivra son engagement pour garantir la sécurité maritime et la liberté de navigation, conformément au droit international »assure le Quai d’Orsay.
Jeudi, les États-Unis ont annoncé qu’ils restreignaient les déplacements des membres de leur personnel diplomatique et de leurs familles vers Israël. Le général américain en charge du Moyen-Orient, Michael Erik Kurilla, est actuellement en Israël pour discuter avec les chefs militaires du pays « Menaces sécuritaires dans la région », a déclaré le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder. Selon lui, cette visite, prévue avant les menaces iraniennes, a été avancée « en raison des développements récents ». La compagnie aérienne allemande Lufthansa a également annoncé qu’elle prolongeait la suspension de ses vols à destination et en provenance de Téhéran, « probablement jusqu’à samedi (inclus) »à cause de ces tensions.
Le soutien « indéfectible » de Joe Biden à Israël
Mercredi, le guide suprême de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, a assuré, dans un discours diffusé en direct à l’occasion de l’Aïd-el-Fitr, que « le régime maléfique (c’est ainsi qu’il appelle Israël) avait fait une erreur, (qu’il devait le faire) sera puni et le sera(il) puni. »
1euh En avril, des frappes attribuées à des avions israéliens ont détruit le consulat iranien à Damas et fait seize morts, dont sept membres du Corps des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Après des conversations téléphoniques avec ses homologues allemand, australien et britannique, le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian, a évoqué la » besoin « que Téhéran réponde à ces frappes, tout en cherchant à « éviter les tensions ».
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a répondu sur son compte X en déclarant : « Si l’Iran mène une attaque depuis son territoire, Israël réagira et attaquera l’Iran. » « Nous sommes en pleine guerre à Gaza, qui continue à toute vitesse (…)mais nous nous préparons également à relever des défis sur d’autres théâtres » opérations, a prévenu jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
La Maison Blanche a déclaré jeudi qu’elle avait » averti « L’Iran, tandis que le secrétaire d’État Antony Blinken s’est entretenu par téléphone avec ses homologues chinois, turc et saoudien, les appelant à faire pression sur Téhéran contre toute attaque visant Israël, selon le département d’État.
« Comme je l’ai dit au Premier ministre Netanyahu, notre engagement en faveur de la sécurité d’Israël face aux menaces de l’Iran et de ses alliés est inébranlable.Le président américain Joe Biden a également déclaré cette semaine, avant d’insister : Je le répète : inébranlable. Nous ferons tout notre possible pour protéger la sécurité d’Israël. » La Russie et l’Allemagne ont, pour leur part, appelé à » retenue « afin d’éviter une escalade au Moyen-Orient.
Les négociations pour une trêve à Gaza échouent
Cette réponse potentielle de l’Iran aux frappes israéliennes contre son consulat intervient alors que les discussions diplomatiques autour d’une trêve entre Israël et le Hamas n’ont jusqu’à présent pas permis de parvenir à un compromis. Jeudi, Israël a accusé le Hamas de « pour tourner le dos » à une « offre très raisonnable ».
La dernière proposition avancée par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte prévoit dans un premier temps une trêve de six semaines ainsi que la libération de 42 otages détenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens emprisonnés par Israël et du retour chez eux. il s’agit d’habitants du nord du territoire déplacés par la guerre, selon une source du Hamas à l’Agence France-Presse (AFP).
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Avant tout accord, le Hamas exige un cessez-le-feu définitif, le retrait israélien de Gaza, une augmentation significative de l’aide humanitaire, le retour des déplacés et un accord. » sérieux « échange d’otages et de prisonniers palestiniens. Le leader du mouvement islamiste, Ismaïl Haniyeh, affirme que la mort en début de semaine de trois de ses fils lors d’une frappe israélienne à Gaza n’était pas de nature à affaiblir sa position dans les négociations.