le puissant réquisitoire contre un cardinal anglais
Un projet de loi visant à légaliser le suicide assisté en Grande-Bretagne doit être présenté à la Chambre des communes par un député travailliste le 16 octobre. L’archevêque de Westminster, le cardinal Vincent Nichols, a répondu par trois points simples et puissants.
Il n’y a pas qu’en France que la pression autour de la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie s’accentue. Au Royaume-Uni, un projet de loi visant à légaliser le suicide assisté en Grande-Bretagne doit être présenté à la Chambre des communes par un député travailliste le 16 octobre. Le Premier ministre Keir Starmer, dont le gouvernement serait prêt à « accélérer » le vote sur la question , s’est dit « très heureux » que le Parlement se soit saisi de cette question. Il avait déjà soutenu la légalisation lors du dernier vote à la Chambre des communes il y a neuf ans. En revanche, c’est peut-être le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster, qui mérite le prix du meilleur plaidoyer contre une telle loi.
Dans une lettre pastorale publiée le 10 octobre, le cardinal Vincent Nichols soulève trois points pour dénoncer le danger de ce que certains présentent comme un progrès. Il souligne d’abord que dans chaque pays où une telle loi a été adoptée, les circonstances dans lesquelles il est permis de mettre fin à la vie ne cessent de s’élargir, rendant le suicide assisté et l’euthanasie de plus en plus accessibles. et accepté. « Il ne fait aucun doute que le projet de loi soumis au Parlement sera rédigé avec soin, prévoyant des circonstances claires et très limitées dans lesquelles il deviendra licite d’aider, directement et délibérément, à mettre fin à la vie d’une personne », assure-t-il. « Mais n’oubliez pas que les faits observés dans tous les pays où une telle loi a été adoptée sont clairs : les circonstances dans lesquelles il est permis de mettre fin à la vie d’une personne sont de plus en plus nombreuses, ce qui rend le suicide assisté et l’euthanasie de plus en plus accessibles et acceptés. « .
Du droit de mourir au devoir de mourir
Mgr Vincent Nichols insiste également sur le glissement mortel qui existe entre le « droit de mourir » et le « devoir de mourir » et qui peut se produire bien plus rapidement qu’on ne le pense. « Une loi qui interdit un acte a un effet dissuasif évident. Une loi qui autorise un acte change les attitudes : ce qui est permis est souvent et facilement encouragé », écrit le cardinal. « Une fois que le suicide assisté est approuvé par la loi, une protection essentielle de la vie humaine disparaît. La pression augmente sur ceux qui sont proches de la mort, de la part des autres ou même d’eux-mêmes, pour qu’ils mettent fin à leurs jours afin de soulager leur famille du fardeau perçu des soins, pour éviter la douleur, ou pour le bien d’un héritage.
Le troisième et dernier point avancé par l’archevêque de Westminster pourrait paraître accessoire s’il ne touchait en réalité à l’essentiel : « Oublier Dieu rabaisse notre humanité ». « Les questions soulevées par ce projet de loi touchent au cœur même de la façon dont nous nous percevons, notre vie, notre humanité », explique-t-il. « Pour les personnes qui ont foi en Dieu – la grande majorité de la population mondiale – la première vérité est que la vie, en fin de compte, est un don du Créateur. Notre vie découle de Dieu et trouvera son accomplissement en Dieu. (…) Pour ignorer ou nier cette vérité, c’est séparer notre humanité de ses origines et de son but. Nous nous retrouvons flottants libres, détachés, dans une sphère dépourvue d’ancrages solides ou de destin, pensant que nous pouvons les créer nous-mêmes selon l’humeur de l’homme. l’heure, voire la journée. »