Le constat est fait depuis des mois. La gare de Bordeaux est au bord de la thrombose, alors que, depuis 2008, sa fréquentation annuelle a augmenté de 8,5 %. Marlène Dolveck abonde dans le même sens : « Nous n’avions pas imaginé à ce point cette évolution des flux ! » En 2023, 26,3 millions d’usagers (passagers et accompagnants) ont emprunté les gares de Saint-Jean et Belcier. « C’est ce qui était prévu pour 2030 », a rappelé le maire Pierre Hurmic au directeur général de SNCF Gares & Connexions. Et d’ici 2030, « 10 millions d’utilisateurs supplémentaires »…
Le constat est fait depuis des mois. La gare de Bordeaux est au bord de la thrombose, alors que, depuis 2008, sa fréquentation annuelle a augmenté de 8,5 %. Marlène Dolveck abonde dans le même sens : « Nous n’avions pas imaginé à ce point cette évolution des flux ! » En 2023, 26,3 millions d’usagers (passagers et accompagnants) ont emprunté les gares de Saint-Jean et Belcier. « C’est ce qui était prévu pour 2030 », a rappelé le maire Pierre Hurmic au directeur général de SNCF Gares & Connexions. Et d’ici 2030, « 10 millions d’usagers supplémentaires » sont attendus, projette Christine Bost, présidente de Bordeaux Métropole. L’évidence saute aux yeux : « Il faut donc dimensionner cette station pour qu’elle ait une portée régionale, nationale, voire internationale », poursuit-elle.
Ce vendredi 24 mai, à l’issue d’un comité de pilotage, le lancement du projet de modernisation du pôle d’échanges multimodal (PEM) de Bordeaux Saint-Jean a été officialisé. Au sigle, les différents partenaires préfèrent le nom « Grande Gare de Bordeaux ». Aux côtés de Bordeaux Métropole et de SNCF Gares & Connexions, qui seront porteuses du projet, la Ville, la Région et l’État se sont engagés à cofinancer le projet.
Un partenariat rejoint par l’Union européenne qui financera « 50 % du montant des études » dans le cadre du Connecting Europe Facility (CEF). Pour le reste, si la clé de répartition n’a pas encore été définie, le président Bost indique en revanche que le projet ayant « pris une autre dimension, l’enveloppe initiale de 20 millions d’euros sera multipliée par quatre ou cinq ». Et le préfet Étienne Guyot assure que « l’État prendra sa pleine part dans ce financement et selon ses compétences ».
S’adapter aux flux
Pour quelles réalisations dès 2026 ? C’est tout l’enjeu des prochaines réunions qui doivent aboutir à « la détermination des avant-projets en 2024-2025 », indique Marlène Dolveck. Mais, déjà, chacun pose ses jalons, alors que, pour la SNCF, les deux objectifs sont de « s’adapter aux flux et à l’évolution des usages » et de « favoriser l’intermodalité et l’accès à la gare ».
« Une gare moderne, fonctionnelle, plus fraîche et plus verte », appelle Pierre Hurmic, et qui devra prendre en compte « un univers contraint », extérieur, « avec la ville qui rattrape la gare ». Le maire de Bordeaux n’a pas manqué de souligner le « manque de fluidité » sur la place Saint-Jean nécessitant « un rééquilibrage des deux côtés de notre gare ». Qu’adviendra-t-il de la volonté municipale de piétonniser une partie de la rue Domecq ?
« Attention aux décrochages », prévient le président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, attentif à « ceux qui viennent de grande couronne non desservie par les gares ». D’autant que les parkings actuels, occupés à 80 %, nécessiteront « de s’orienter vers de nouvelles constructions », indique la SNCF.
Création d’une gare routière
Les études de flux réalisées ces derniers mois mettent également en avant parmi les éléments de cette « transformation en profondeur », « une augmentation significative des espaces offerts aux piétons et une réorganisation des transports urbains et interurbains en périphérie de ces espaces », tant le Saint-Jean et Belcier, où une gare routière sera créée à proximité du pont de la Palombe. Les cyclistes bénéficieront d’un « doublement du stationnement pour vélos ».
Dans la gare elle-même, le bâtiment historique Saint-Jean verra « un agrandissement des espaces de promenade et une réorganisation de l’accueil des voyageurs ». Et, pour répondre à l’afflux et rééquilibrer leur répartition sur les deux pôles de la gare, le projet prévoit « le redimensionnement de la liaison entre (…) les quartiers côté Saint-Jean et Belcier », ainsi qu’une meilleure lisibilité. de leur accès.
Autant de « principes fondateurs » pour lesquels dans « une projection à 2030, il a été décidé que beaucoup de choses devaient être modulaires », indique le directeur général de SNCF Gares & Connexions.
Ce cahier des charges de la Grande Gare de Bordeaux, qualifié de « projet ambitieux », doit également prendre en compte les éléments de consultation publique préalable. Celle-ci, prévue du 2 septembre au 11 octobre, est souhaitée par le maire de Bordeaux « la plus ouverte possible pour être une vraie réussite ». Le dossier de consultation présenté début septembre sera accompagné d’affiches, de questionnaires multilingues, d’un stand d’information, d’une vidéo de présentation, d’un site internet, en gare et dans différents lieux de la ville. Des « rencontres, cafés débats et ateliers de préfiguration » seront également organisés par l’ensemble des partenaires du projet.