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Le projet de mine de lithium dans l’Allier suscite de nombreux doutes sur les choix de l’État

Sur le site minier Imerys, à Echassierres (Allier), le 17 janvier 2024.

S’il voit le jour, ce projet sera l’un des plus grands projets miniers de France métropolitaine depuis plus de cinquante ans. La Commission nationale du débat public (CNDP) a présenté, lundi 30 septembre, la synthèse de ses travaux concernant le projet de mine de lithium dans l’Allier, porté par le groupe Imerys. Baptisé Emili (pour « exploitation du mica lithinifère ») et d’un investissement estimé à un milliard d’euros pour l’industriel français, ce programme a fait l’objet d’un débat public de cinq mois qui s’est achevé fin juillet, marqué par une forte participation citoyenne. – plus de 3 000 participants à douze réunions publiques – mais aussi par des tensions de la part de ses opposants.

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Dans le détail, Emili est divisée en trois entités : le site d’extraction et de transformation du lithium à Echassières, dans une mine souterraine où Imerys exploite déjà du kaolin depuis 2005 ; le site de stockage, sur la commune de Saint-Bonnet-de-Rochefort, à une quinzaine de kilomètres ; et l’usine de conversion en raffinage, à Montluçon, à 49 kilomètres. Le transport du minerai d’un site à un autre se ferait sous terre ou par train.

Imerys promet, à terme, entre 500 et 600 emplois directs, et un millier d’emplois indirects, dans un département en souffrance démographique et économique. L’entreprise prévoit de produire, dès 2028, 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an, ce qui permettrait d’équiper 700 000 batteries de véhicules électriques. La mine du Bourbonnais serait alors un maillon important de la politique française visant à construire une filière nationale de minéraux et métaux stratégiques, afin d’être moins dépendante des importations, notamment en provenance de Chine.

Différences d’opinion

Le débat public a soulevé des préoccupations locales liées aux risques environnementaux (gestion des déchets, usage de l’eau, risque de pollution des sous-sols, impact sur la biodiversité) et socio-économiques (impacts réels en termes d’emploi, d’aménagement du territoire, partage des revenus miniers pour les communes sélectionnées). ).

Mais au-delà du cas d’Emili, les discussions ont surtout mis en lumière les divergences d’opinion au sein de la population concernant la transition écologique et énergétique dans sa globalité. « Pour une partie du public, l’urgence d’une transition justifie d’orienter notre consommation vers une mobilité plus durable, et la production de lithium français est alors perçue comme une opportunité industrielle pour décarboner les transports »écrit le CNDP dans son rapport.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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