Le procureur affirme que « l’hypothèse criminelle est toujours d’actualité »
Près de six mois après la découverte du petit Émile dans une forêt du Haut-Vernet, l’analyse génétique de ses os est terminée, mais le rapport n’a pas encore été remis, selon nos informations. Le procureur, contacté par BFMTV, estime que « l’hypothèse criminelle est toujours d’actualité ».
C’est un rapport qui pourrait contenir des révélations majeures dans la découverte de la vérité sur la mort du petit Émile. Le laboratoire privé bordelais saisi en juin dernier par les juges d’instruction a achevé l’expertise génétique sur les os d’Émile, selon les informations de BFMTV.
Les équipes du professeur Christian Doutremepuich, considéré comme le « pape de l’ADN », se concentrent désormais sur l’analyse des vêtements du petit garçon. Elles devraient ensuite remettre leurs conclusions aux juges d’instruction « raisonnablement d’ici fin septembre ».
« Ce rapport pourrait relancer la procédure », a indiqué à BFMTV une source proche du dossier.
Alors que ces analyses avaient été initialement confiées à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), le laboratoire d’hématologie judiciaire de Bordeaux a procédé à de nouveaux tests génétiques, « sans tenir compte de ce qui avait été fait avant, mais sans que cela remette en cause l’excellence du travail de la gendarmerie », a expliqué une source proche du dossier à BFMTV.
Le laboratoire du professeur Doutremepuich est « habitué à travailler sur des dossiers difficiles et anciens. En 2020, il a ‘révélé’ un meurtre commis dans les années 1980 grâce à l’ADN sur un banc public de Montpellier », a indiqué une autre source à BFMTV.
« La vérité scientifique nous permettra d’arriver à une vérité judiciaire »
Des scientifiques bordelais se sont attachés à déterminer si de l’ADN était présent ou non sur ces os, selon une source proche du dossier. Si tel était le cas, « cela viendrait étayer la thèse criminelle dans cette affaire ».
Selon la même source, les scientifiques sont également en mesure de dire « si les os ont été déplacés (volontairement ou non) après le décès, ou s’ils étaient là depuis la mort du petit garçon ».
Contactée par BFMTV, Maître Isabelle Colombani, l’avocate des grands-parents d’Émile, a déclaré que ses clients « attendent beaucoup de l’expertise. La vérité scientifique leur permettra d’aboutir à une vérité judiciaire ».
« L’hypothèse criminelle reste d’actualité »
Il ne s’était pas exprimé depuis sa conférence de presse du 2 avril, suite à la découverte des ossements du petit Émile. Interrogé sur BFMTV, Jean-Luc Blachon, le procureur d’Aix-en-Provence, a accepté de faire le point.
« L’enquête est toujours en cours, tout comme les tests génétiques. Les juges d’instruction ont procédé à des analyses techniques complémentaires (ossements, vêtements, etc.) », a précisé le magistrat.
Accident ? Crime ? Tous les scénarios sont encore sur la table. « L’hypothèse criminelle reste d’actualité », explique-t-il. Tout comme l’hypothèse d’une intervention animale.
Selon les informations de BFMTV, des caméras ont été installées dans la zone fin juin pour observer l’activité et l’évolution de la faune et de la flore au moment de la disparition du petit Émile. Il s’agit de vérifier s’il y avait une activité animale à l’endroit où il aurait pu s’arrêter, et de corroborer ou d’infirmer la théorie d’une intervention animale.
Alors que plus d’une centaine d’auditions ont été menées depuis le début du dossier en juillet 2023, le procureur assure qu’il y a eu récemment « de nouvelles auditions et que d’autres auront lieu. A ce stade, aucune garde à vue n’a eu lieu ».
Une cellule d’enquête est toujours « active » avec « huit à dix enquêteurs qui travaillent à plein temps sur cette affaire ». Le procureur a indiqué à BFMTV qu’il y avait – depuis la découverte des ossements – « des éléments nouveaux dans cette affaire. Une affaire qui continue d’être très active ».
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