Le prochain gouvernement français devra se battre avec la police des dépenses de l’UE – POLITICO
Dans le passé, l’exécutif européen a laissé la deuxième économie du bloc s’en tirer, même lorsque ses dépenses dépassaient les limites. Mais à mesure que les gouvernements populistes du continent s’attaquent au tissu institutionnel européen et que des gouvernements plus disciplinés sur le plan budgétaire accusent la Commission de fermer les yeux, les choses changent.
« Une flexibilité accrue pour les États membres dans la définition de leur trajectoire budgétaire va de pair avec une application plus stricte », a déclaré mercredi le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, aux journalistes, faisant référence aux règles de dépenses réformées entrées en vigueur cette année. « C’est ainsi que la Commission entend procéder. »
Être cité et humilié est un problème majeur pour un pays aussi grand et aussi crucial pour le bon fonctionnement de l’UE que la France. Cela survient alors que le pays est au bord d’une élection historique qui pourrait le voir s’éloigner du courant politique dominant pour la première fois depuis la création du club des nations européennes sur les cendres de la Seconde Guerre mondiale.
L’anéantissement de Macron
Macron a choqué l’Europe en convoquant des élections législatives anticipées le 9 juin après que son parti ait été battu lors du vote pour le Parlement européen. Il avait parié que cela contrecarrerait les avancées de l’extrême droite, mais les sondages d’opinion suggèrent désormais le contraire. La coalition centriste de Macron risque d’être anéantie par la gauche comme par l’extrême droite. L’élection se déroule en deux tours, le 30 juin et le 7 juillet. Macron resterait président mais pourrait être contraint de travailler avec un gouvernement d’un parti rival.
Cela signifie qu’au moment où le gouvernement français devra soumettre à la Commission en septembre sa feuille de route sur la manière d’améliorer les chiffres, le pays aura probablement de nouveaux ministres en charge des finances du pays. Dans le cadre de la feuille de route, un pays peut demander de prolonger la « phase d’ajustement » de quatre à sept ans afin d’atténuer l’impact des coupes budgétaires, mais mercredi un responsable du ministère français de l’Economie a refusé de dire si Paris ferait cela. La Commission publiera à l’automne des lignes directrices sur la façon de réduire les dépenses.
Le déficit de la France – la différence entre ce qu’elle dépense et ce qu’elle rapporte – s’élevait à 5,5 % du PIB en 2023, le deuxième plus élevé de la zone euro, et devrait augmenter au cours des deux prochaines années.. Sa dette est estimée à 112,4 pour cent du PIB cette année, la troisième plus élevée de la zone monétaire commune.