Le procès pour homicide involontaire d’Alec Baldwin interrompu de manière inattendue en raison d’un vice de forme
En raison de la découverte de nouvelles balles auxquelles la défense n’a jamais eu accès, une faille qui pourrait compromettre la procédure, le juge a ajourné l’audience vendredi et renvoyé le jury chez lui.
Coup de théâtre au procès d’Alec Baldwin : le juge a interrompu l’audience vendredi et renvoyé le jury chez lui, en raison de la découverte de nouvelles balles auxquelles la défense n’a jamais eu accès, une faille qui pourrait compromettre la procédure. L’acteur de 66 ans est poursuivi pour homicide involontaire sur le tournage de son western « Rouiller » en 2021. Il risque jusqu’à 18 mois de prison. Sur le tournage de ce film tourné au Nouveau-Mexique, la star avait brandi une arme qui ne devait contenir que des balles à blanc mais qui avait tiré un projectile bien réel.
La fusillade a coûté la vie à la directrice de la photographie Halyna Hutchins et blessé le réalisateur Joel Souza. Marquée par de nombreuses faiblesses et rebondissements, l’enquête n’a jamais permis d’établir comment des balles réelles, absolument interdites sur un plateau de tournage, ont pu se retrouver sur le plateau de tournage. « Rouiller »Près de trois ans plus tard, cette question hante désormais le procès d’Alec Baldwin, et pourrait conduire à un annulation pure et simple de celui-ci. Ses avocats ont déposé un recours en ce sens jeudi soir, accusant la police d’avoir « enterré » des preuves pour expliquer la tragédie.
« Il est temps de clore cette affaire »
Car plus tôt cette année, deux ans et demi après les faits, le shérif de Santa Fe a reçu un lot de balles de la part d’un ancien policier, affirmant que ces munitions correspondaient à la balle mortelle. De quoi potentiellement établir son origine et préciser les responsabilités de chacun dans le drame. Or, ces balles n’ont jamais été transmises à la défense, qui n’a pas pu les faire examiner. « Il est temps de clore cette affaire »« C’est ce que j’ai dit vendredi matin Luke Nikas, l’un des avocats de Baldwin. Une objection prise très au sérieux par la juge Mary Marlowe Sommer, qui a examiné elle-même les balles avec une paire de gants en latex bleu.
Le juge a donné jusqu’à lundi matin au jury le temps de décider s’il y a lieu de déclarer un procès nul. L’accusation affirme que les balles ne correspondent pas à celles qui ont tué Halyna Hutchins, une jeune cinéaste ukrainienne de 42 ans. « C’est une fausse piste »a assuré le procureur Kari Morrissey. « Cela n’a aucune valeur probante. » Mais le procureur semblait très mal à l’aise pour expliquer pourquoi ce lot de balles ne jouait pas un rôle plus important dans l’enquête. « Je ne les ai jamais vus avant ce matin »« Elle a expliqué au juge nerveux. Appelée à témoigner, Marissa Poppell, experte technique du shérif de Santa Fe, a expliqué qu’un rapport avait été préparé sur ces munitions, mais qu’il n’avait pas été envoyé au procureur.
Alec Baldwin avait déjà déposé de nombreux recours
Elle a également jugé qu’il n’y avait pas de correspondance entre les balles et celle de l’homicide, malgré une certaine ressemblance visuelle. La juge doit désormais entendre de nouveaux témoins seuls lors d’une audience technique qui décidera du sort du procès. Le fournisseur d’armes du film, Seth Kenney, et un enquêteur seront interrogés sur les balles. L’armurier du « Rouiller »Hannah Gutierrez-Reed, elle, avait déjà été jugée séparément et condamnée à 18 mois de prison en avril. Avant ce procès, la défense d’Alec Baldwin avait déjà multiplié les recours pour faire annuler cette peine.
L’acteur a toujours dit qu’il avait été assuré que l’arme était inoffensive et nie avoir appuyé sur la détente. Ses avocats soutiennent que même s’il a appuyé accidentellement, cela ne justifie pas une condamnation. Selon les directives de l’industrie cinématographique, ce n’est pas le travail des acteurs de vérifier qu’une arme est sûre. Les procureurs accusent Baldwin de s’être comporté de manière erratique sur le plateau, de ne pas avoir respecté les règles de sécurité de base et d’avoir mis la pression sur le reste de l’équipe. Mais la défense affirme que l’insistance à le poursuivre a entaché l’enquête et a conduit la police à négliger des pistes.