Le procès du fils de Joe Biden plonge dans l’histoire de ses addictions – 04/06/2024 à 22:22
Hunter Biden et son épouse Melissa Cohen quittent le tribunal après la sélection du jury dans son procès pour possession illégale d’arme, à Wilmington, Delaware, le 3 juin 2024 (AFP / RYAN COLLERD)
Le procès pénal de Hunter Biden pour possession illégale d’arme à feu s’est penché mardi sur les addictions passées du plus jeune fils du président américain, cinq mois avant l’élection entre le démocrate et son rival républicain tout juste condamné, Donald Trump.
Hunter Biden, avocat et homme d’affaires de 54 ans devenu artiste qui s’est remis d’années de dépendance à la drogue et à l’alcool, est une cible privilégiée des opposants de son père – Donald Trump en premier leader – qui voient en lui le talon d’Achille du locataire sortant. de la Maison Blanche.
Comme lundi, la Première dame Jill Biden était présente au tribunal fédéral de Wilmington, dans le petit Etat du Delaware – fief de la côte est du clan Biden, a constaté un journaliste de l’AFP.
Jill Biden a pris place deux bancs derrière son beau-fils Hunter, entre l’épouse de ce dernier, Melissa Cohen Biden, et Ashley Biden, la fille du président, pour ce procès qui devrait durer une à deux semaines.
« Personne n’est au-dessus des lois. Qui que vous soyez et quel que soit votre nom », a tonné le procureur Derek Hines, comme le martèlent depuis des mois tous les procureurs engagés dans des affaires civiles. et le criminel Donald Trump et sa famille.
– Fissure –
Hunter Biden est poursuivi pour avoir menti sur sa consommation de drogue lors de l’acquisition d’une arme à feu en 2018, ce qui est considéré comme un crime aux États-Unis.
Le fils du président américain Joe Biden, Hunter Biden, accompagné de son épouse Melissa Cohen Biden, arrive au tribunal fédéral de Wilmingon, aux États-Unis, le 3 juin 2024 (AFP / RYAN COLLERD)
Des extraits très durs du livre audio des mémoires de Hunter Biden « Les Belles Choses » (2021) ont été diffusés mardi pour les 12 jurés, dans lesquels il raconte sa consommation de crack, la vodka bue à la bouteille, les errances nocturnes à la recherche de drogue. autour de dépanneurs miteux, de tentatives de désintoxication ratées et de romances éphémères avec la veuve de son frère Beau Biden, décédé en 2015 d’un cancer.
« Robert Hunter Biden a choisi de posséder illégalement une arme à feu » alors qu' »il était consommateur de crack et toxicomane », a accusé le procureur Hines, en montrant une photo d’un Colt Cobra, l’arme au centre de l’affaire.
Il plaide non coupable et ses avocats affirment qu' »il ne consommait plus de drogue lorsqu’il a acquis cette arme (qui) n’a jamais, au grand jamais, été chargée, portée ou utilisée pendant les 11 jours où elle a été en sa possession ».
– Fraude fiscale –
Joe Biden a refusé de discuter de ce procès.
« En tant que président, je ne vais pas commenter une procédure fédérale en cours mais, en tant que père, j’ai un amour infini pour mon fils, j’ai confiance en lui », a-t-il écrit lundi dans un communiqué.
Joe Biden avec son fils Hunter en Caroline du Sud, le 13 avril 2022 (AFP/Nicholas Kamm)
Le jury devra notamment se prononcer sur deux chefs d’accusation relatifs à des mensonges présumés dans les documents nécessaires à l’achat du revolver en 2018, et un troisième sur la détention illégale de cette arme.
Hunter Biden affirmait être guéri de ses addictions depuis 2019, mais il n’avait pas coché la case « toxicomane » sur le formulaire d’achat d’arme en 2018.
Il risque jusqu’à 25 ans de prison, mais dans la pratique, de telles poursuites aboutissent rarement à une peine de prison.
Il a également été inculpé en décembre de fraude fiscale pour avoir éludé, par un « stratagème », l’obligation de payer 1,4 million de dollars d’impôts. Il a plaidé non coupable dans cette affaire, pour laquelle son procès se tiendra en septembre en Californie, où il réside.
Ces deux procès pourraient gêner les tentatives de Joe Biden de marquer le contraste avec son adversaire républicain, visé par quatre procédures pénales distinctes.