le procès de Nicolas Sarkozy s’est ouvert à Paris ; retrouvez les réponses à vos questions

En tant qu’historien des droites, je constate que Nicolas Sarkozy a consolidé le néolibéralisme en France. Le néolibéralisme n’est pas une insulte sous ma plume, mais le mot qui définit la famille politique libérale, née sous la Révolution française et qui s’est développée ensuite dans l’orléanisme, les républicains modérés (Ferry, Poincaré, Pinay), le pompidolisme, le giscardisme, etc., jusqu’au macronisme.

Ce néolibéralisme naît dans les années 1930 (colloque Lippmann, notamment) sur la base d’une analyse faite par nombre de libéraux, alors qu’on sort à peine du Front populaire : le laissez-faire laissez-passer traditionnel n’est plus adapté aux défis d’une économie de plus en plus complexe et à la concurrence-menace du collectivisme (URSS mais pas seulement). Il faut donc repenser le rôle de l’Etat dans l’économie et associer de façon systématique, institutionnelle si l’on veut, l’Etat et le monde des affaires, afin que l’Etat ait pour mission première de garantir les conditions de développement de « l’économie de marché », comme disent les libéraux.

En ce sens, Nicolas Sarkozy a été un néolibéral efficace (dans la crise de 2008 notamment, dans les mesures fiscales, sociales, etc.) adoptées, etc. Tout comme Emmanuel Macron aujourd’hui, mais aussi François Hollande de 2012 à 2017, qui n’a pas mené une politique socialiste.

Cela a été efficace, je le répète, du point de vue des tenants de la famille libérale.

Cela a-t-il été bénéfique à la société française dans son ensemble ? J’ai un avis de citoyen. Vous aussi, mais ce n’est pas le lieu d’en discuter ici.