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le problème vient des « portes fermées par les entreprises », pas de la durée d’indemnisation, selon Gilles Gateau de l’APEC

Les cadres représentent environ 20 % des salariés selon l’Insee. L’APEC, l’Association pour l’emploi des cadres, publie mardi 2 avril ses résultats 2023 et ses prévisions pour 2024. Gilles Gateau, le directeur général de l’APEC, vient nous faire part de son analyse.

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Gilles Gateau, directeur général de l'APEC.  (RADIOFRANCE)

Dans le secteur privé, c’est 7% de plus qu’en 2022. Le rythme des embauches a encore nettement ralenti en 2024. Selon Gilles Gateau, l’année 2023 a encore été très dynamique, et le taux de recrutement en 2024 sera lié à la dynamique des investissements plutôt qu’à une réduction de la durée d’indemnisation de l’assurance chômage.

Franceinfo : L’année dernière, plus de 330 000 cadres ont été recrutés en France, mais ce taux va baisser en 2024 par rapport à l’année précédente. C’est ce que dit votre rapport.

Gilles Gâteau: L’année 2023 est un record. On ne s’attendait pas forcément, à l’APEC, à un résultat aussi positif. Nous avons ressenti des signes de ralentissement à l’automne et au final, nous avons un résultat historiquement élevé, avec plus de 330 000 embauches de cadres, avec des différences évidemment selon les secteurs.

De nombreuses embauches ont eu lieu dans l’industrie, notamment : 15 % de plus dans les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique. Ces deux secteurs démarrent bien.

Oui, la dynamique de l’industrie a été peut-être un peu moins forte en 2021 et 2022, au sortir du Covid, car c’est plus lent de redémarrer quand il faut construire des usines, acquérir des machines. L’industrie est évidemment un peu plus compliquée que les services, mais on voit bien en 2023 cet effet de rattrapage, et aussi cette réindustrialisation « verte » dont on parle beaucoup. Et pour cela, il faut des ingénieurs, des managers, des investissements.

« L’investissement est fortement corrélé à l’emploi des cadres. »

Gilles Gâteau

sur franceinfo

En revanche, les recrutements s’essoufflent dans les services, notamment dans certains secteurs.

Pas de surprise donc concernant la construction, on constate une nette diminution des volumes de créations d’emplois et d’embauches en 2023. On la retrouve également dans certains secteurs de services ou de commerce. Et puis dans l’immobilier, on constate un effondrement carrément de 30 % des intentions d’embauche pour 2024. Pour l’immobilier, la crise est encore en avance d’une certaine manière.

La croissance attendue est inférieure à 1 % en 2024. Comment cela se traduira-t-il pour les dirigeants ?

On part d’un niveau qui est très élevé en 2023. Alors, quand on dit qu’on va être à peu près stable en 2024, qu’on va garder cette même dynamique, on reste quand même à un niveau élevé. Dans ce que les entreprises nous disent aujourd’hui de leurs intentions pour 2024, cela fait beaucoup d’opportunités d’embauche de cadres et d’ingénieurs pour l’année prochaine, environ 337 000.

Cela reste donc un progrès.

Oui, légèrement. On dira qu’on arrive à un plateau ou au début d’une inversion. Cela dépendra beaucoup de la trajectoire économique, et notamment de celle des investissements. L’emploi des cadres est davantage lié à l’indicateur d’investissement qu’au moteur de la consommation. Mais la Banque de France prévoit plutôt une légère baisse, -0,4%, des investissements l’année prochaine. Nous pouvons donc constater un effet de ralentissement.

« Si les investissements se poursuivent, notamment industriels, ils pourraient encore être très positifs pour l’emploi des cadres. »

Gilles Gâteau

sur franceinfo

Le Premier ministre Gabriel Attal dit vouloir une nouvelle négociation sur l’assurance chômage d’ici l’été. L’idée est de durcir les règles existantes, avec notamment la réduction de la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Selon vous, cette réduction favorise-t-elle réellement le retour au travail ?

Je ne vous donnerai pas forcément mon avis sur ce sujet. C’est un sujet que les partenaires sociaux discuteront avec l’Etat, qui veut clairement s’inviter dans cette discussion. Ce dont je peux témoigner du côté de l’APEC, c’est qu’en ce qui concerne les dirigeants, nous sommes presque au plein emploi. Le taux de chômage des cadres en France est de 3,5 %, et pourtant il y a des cadres au chômage. Le plein emploi ne signifie pas que les chômeurs qui restent au chômage veulent rester au chômage, c’est une fausse idée. Et c’est encore plus faux quand on a un taux de chômage global de 7,5 %. Les cadres que nous recevons chaque jour, qui sont inscrits à France Travail et qui viennent à l’APEC, ou que France Travail nous envoie, sont des gens qui recherchent effectivement.

« La difficulté des chômeurs que nous rencontrons ne vient pas du fait qu’ils sont indemnisés et que cela les rendrait moins actifs dans leur recherche. Ce n’est pas du tout ce que nous observons.

Gilles Gâteau

sur franceinfo

Ce que l’on observe, pour une majorité des plus de 100 000 demandeurs d’emploi âgés de 55 ans ou plus, c’est que les portes de l’embauche sont clairement fermées par les entreprises. Cela devient beaucoup plus difficile après 50 ou 55 ans. Et ici, il ne s’agit pas d’indemnisation du chômage, il s’agit bien du fonctionnement du marché du travail qui doit changer en ce qui concerne les seniors. Le problème est là, il n’est pas dans la durée d’indemnisation.

Regardez cette interview en vidéo :

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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