Le prix Rafto des droits de l’homme décerné à Otero Alcantara, un « artiste » cubain emprisonné
Considéré par les autorités cubaines comme un agent au service des Etats-Unis, le plasticien est incarcéré depuis le 11 juillet 2021.
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Le Prix Rafto des Droits de l’Homme a été décerné jeudi 19 septembre 2024 à l’artiste cubain Luis Manuel Otero Alcantara, actuellement en prison dans son pays, « pour son opposition courageuse à l’autoritarisme à travers l’art. »
« Otero Alcantara est le fer de lance d’une nouvelle génération de voix cubaines indépendantes qui utilisent des formes créatives de résistance pour défier le régime autoritaire. »a soutenu la Fondation Rafto basée à Bergen (ouest de la Norvège).
« Comme beaucoup d’artistes avant lui, son art et son engagement citoyen repoussent les limites de la liberté d’expression face à la censure et à la répression. »elle a ajouté.
« Artiviste », contraction des mots « artiste » et « activiste », un artiste autodidacte de 36 ans, Luis Manuel Otero Alcantara, déjà arrêté à plusieurs reprises dans le passé, est de nouveau détenu à Cuba. « prisonnier d’opinion » Selon Amnesty International, il a été condamné en 2022 à cinq ans de prison pour insulte aux symboles de la patrie, outrage et trouble à l’ordre public.
L’artiste a été arrêté le 11 juillet 2021, alors qu’il quittait son domicile de La Havane pour rejoindre les manifestations antigouvernementales qui ont rassemblé des milliers de Cubains pour réclamer davantage de libertés et de meilleures conditions de vie. Pour le régime communiste, il n’est pas un artiste, mais un agent au service des États-Unis, accusé d’avoir orchestré les manifestations pour déstabiliser le pays.
Selon les chiffres officiels, quelque 500 Cubains ont été condamnés à des peines allant jusqu’à vingt-cinq ans de prison pour leur participation à ces manifestations historiques des 11 et 12 juillet 2021. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme et l’ambassade des États-Unis dénombrent jusqu’à 1 000 prisonniers politiques sur l’île.
Créée en 1987, la Fondation Rafto, dotée d’un prix de 20 000 dollars (18 000 euros), porte le nom de l’historien et militant des droits de l’homme norvégien Thorolf Rafto, décédé un an plus tôt. Parmi ses lauréats passés, quatre (Aung San Suu Kyi, José Ramos-Horta, Kim Dae-jung et Shirin Ebadi) ont reçu le prix Nobel de la paix, qui sera décerné le 11 octobre à Oslo.
Grb2