En cette année de vaches maigres, la France sera servie. « La production 2024 répondra à la demande nationale, car la France produit plus de blé tendre que les besoins de son marché intérieur. Notre pays ne manquera donc pas de pain et continuera à proposer des produits céréaliers de qualité grâce au travail mené dans la filière pour collecter, trier et transformer les céréales », soulignait mi-août Jean-François Loiseau, président de l’interprofession Intercéréales.
« Il y a ce qu’il faut »
« Il n’y a pas de pénurie à craindre », ajoute Edouard de Saint-Denis, de la maison de courtage Plantureux & Associés. « La France produit du blé en quantité, couvrant largement sa consommation et au-delà. Et même dans le cas totalement improbable où elle devrait importer, il y a ce qu’il faut en mer Noire, avec les qualités requises pour la panification », ajoute-t-il.
A la Confédération nationale de la boulangerie, son président Dominique Anract juge lui aussi la récolte « catastrophique pour les agriculteurs mais pas pour les boulangers ». « Il nous faut 5 millions de tonnes dans les boulangeries. On les aura », affirme-t-il, précisant que la profession est aujourd’hui « plutôt rassurée sur la qualité meunière » des grains. « On a fait des premiers essais avec du blé récolté cet été : ça fait du pain de bonne qualité », a-t-il assuré.
Le prix du blé, céréale indispensable au pain, ne contribue qu’à hauteur de 5 à 10% au prix d’une baguette, l’essentiel des charges du boulanger étant « la masse salariale à hauteur de 40% environ », puis son loyer, ses dépenses d’énergie et d’eau, a rappelé Dominique Anract.
Baisse des prix du blé tendre
Après l’invasion russe de l’Ukraine, les prix des céréales se sont envolés, entraînant une hausse du prix de la farine et donc des baguettes, qui ont augmenté en 2022 de 10 à 30 centimes selon les magasins. Mais depuis, les prix ont nettement baissé, avec une tonne de blé tendre autour de 200 euros sur le marché européen, contre plus de 400 euros il y a deux ans. « Normalement, on devrait avoir un prix stable pour le pain », assure Dominique Anract.