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« Le prix de ces voitures est une réelle préoccupation », une offre destinée au haut de gamme

Le prix élevé des véhicules électriques est-il le principal obstacle à leur avènement annoncé ?

Si les Américains sont davantage soucieux de l’autonomie, en Europe le prix est un vrai souci, avec une offre essentiellement tournée vers le haut de gamme. Pensez-y, même une Opel Corsa dépasse les 30 000 euros ! En Allemagne, la fin des subventions a provoqué un tel désastre que le gouvernement envisage de nouvelles compensations, tandis que dans notre pays la réduction du bonus écologique a refroidi plus d’un acheteur. Ces politiques discontinues ne sont pas bonnes pour vraiment lancer les véhicules électriques. Prenons l’exemple de la Norvège, où depuis dix ans des incitations fiscales régulières permettent d’atteindre un niveau d’équipement très élevé.

Cependant, certains constructeurs annoncent l’arrivée de modèles moins chers…

C’est le volume qui comptera pour faire baisser un peu les prix. Cependant, encore une fois, il faut une offre d’entrée de gamme pour y parvenir. Ouvrez un magazine automobile et vous vous rendrez compte que le nombre de modèles électriques est très largement inférieur à celui de leurs équivalents thermiques ou hybrides. L’arrivée de modèles comme la Citroën ë-C3 ou la nouvelle Twingo sera indispensable.

François Roudier.


François Roudier.

OICA

« Un Oukase unique au monde. »

Si le prix ne nous incite pas à nous convertir, l’interdiction du thermique décrétée par l’Union européenne peut-elle y remédier d’ici 2035 ?

On verra bien… Même si, à terme, l’électrification est inéluctable et que les constructeurs se battent entre eux sur le sujet, peut-être la Commission a-t-elle été trop prompte à imposer le zéro émission au pot d’échappement. Un ukase unique au monde, quand la Californie, pourtant vertueuse sur le sujet, autorise les hybrides rechargeables. En Chine, où le tout électrique recule aussi, les autorités envisagent désormais l’avenir sous la forme de NVE, des véhicules à énergie nouvelle incluant l’hydrogène et des modèles électriques équipés d’un tout petit moteur thermique pour éviter le coût d’une panne.

Malgré leur réputation naissante, pensez-vous que nous croiserons bientôt des voitures chinoises à tous les coins de rue ?

Pour y avoir séjourné cet été, j’ai pu constater leur puissance technique et commerciale. En termes de fiabilité, il est impressionnant de constater les progrès réalisés par les Chinois. S’il faudra encore jauger de la qualité de leur réseau et de leur service client, ce qui n’est pas leur point fort, gageons que leurs voitures prendront bientôt des parts de marché considérables, probablement au-delà de 30 %. Ces modèles seront certes soumis à de lourdes taxes, mais disons tout de même qu’ils coûtent 30 % moins cher à produire que les nôtres. Et que les Chinois, au-delà de leurs exportations, commencent déjà à construire des usines partout dans le monde.

En commercialisant depuis septembre des voitures Leapmotor, le groupe Stellantis fait le pari d’une « joint-venture » avec la Chine. A moins que ce ne soit pour lui le baiser de la mort ?

La fabrication sous licence a toujours existé dans l’histoire de l’automobile. Stellantis, qui prend 20 % de cette société, fait une affaire encore plus intéressante car elle lui permettra d’assurer l’intégralité des ventes du constructeur hors de Chine. Il y a une part de risque, mais cela lui donnera aussi le temps d’élargir sa propre gamme.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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