S’appuyant sur la colère des indépendantistes kanak et sur l’exemple du Vanuatu, Oscar Temaru a défendu la « volonté du peuple qui se manifeste pour l’accession à l’indépendance ».
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Les émeutes provoquées en Nouvelle-Calédonie par la réforme électorale donnent-elles des idées à certains ? Le leader du parti indépendantiste tahitien, Oscar Temaru, a affirmé lundi 4 juin que la Polynésie française pourrait obtenir sa souveraineté « sans passer par un référendum« et a justifié un récent voyage d’élus de son parti en Azerbaïdjan. »Plus tôt nous l’aurons, mieux ce sera : je pense qu’il faut y aller, il n’y a pas lieu d’avoir peur« , a déclaré Oscar Temaru, au sujet de l’indépendance lors d’une conférence de presse aux côtés du président polynésien Moetai Brotherson.
Ainsi, pour Oscar Temaru, l’indépendance ne passe pas forcément par référendum : si les élections portent les indépendantistes au pouvoir – ce qui est le cas en Polynésie – ce qu’il appelle le « pouvoir colonial » doit se retirer. Agé de 79 ans, le dirigeant s’est appuyé sur l’exemple des Nouvelles-Hébrides, devenues Vanuatu, un Etat indépendant. « Ce sont les pays de la région, avec les Nations Unies, qui ont décidé que le 30 juillet 1980, « Messieurs les Anglais, Messieurs les Anglais : baissez votre drapeau et nous hisserons le drapeau de Vanuatu »« , a-t-il déclaré. À franceinfo, il a précisé : « Il n’y a jamais eu de référendum. Des élections générales ont eu lieu en 1976. Cependant, l’analyse de ces résultats montre clairement la volonté du peuple, exprimée en faveur de l’indépendance. Le devoir de la France est de les soutenir« , a-t-il souligné.
Le leader indépendantiste pense évidemment à la Nouvelle-Calédonie où les référendums ont confirmé le rattachement à la France. Lors d’une conférence de presse, il avait « Actuellement, un métropolitain qui arrive ici peut voter six mois plus tard : pensez-vous que s’il y a un référendum, on peut l’accepter ? Ce n’est pas possible »s’est encore indigné Oscar Temaru, fondateur en 1977 du parti indépendantiste Tavini Huiraatira, qu’il préside toujours.
Point commun entre indépendantistes kanak et polynésiens : le soutien visible de l’Azerbaïdjan. Une délégation du parti d’Oscar Temaru est revenue de Bakou fin mai, minimisant les violations des droits de l’homme commises dans ce pays du Caucase tenu d’une main de fer par la famille Aliyev depuis son indépendance en 1991.On n’a pas le droit de se retrouver où on veut ? Ce n’est pas possible ! Ils nous ont invités ! N’oubliez pas que l’Azerbaïdjan fait partie de ces pays non alignés qui nous ont soutenus, comme 150 autres pays.« , a-t-il assuré. L’Azerbaïdjan a accueilli les élus polynésiens pour une conférence sur « droit à la décolonisation« , au risque d’alimenter les tensions alors que Paris accuse Bakou de »ingérence » et de « manœuvres informationnelles » sur la Nouvelle-Calédonie et plus généralement sur les territoires d’outre-mer.
Le leader indépendantiste reste maire de la ville la plus peuplée de Tahiti, Faaa, mais ne joue plus nécessairement le rôle principal au sein de la coalition au pouvoir. L’actuel président du territoire, Moetai Brotherson, parle d’indépendance par référendum »dans les 15 prochaines années« .
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