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Le président Yoon déclare la loi martiale

C’est la plus grande confusion qui règne actuellement en Corée du Sud. Le président Yoon Suk Yeol, au pouvoir depuis son élection en mars 2022, a déclaré mardi 3 décembre la loi martiale, affirmant que cette mesure était nécessaire pour protéger le pays des « Forces communistes nord-coréennes ». Une décision immédiatement contestée par un vote de l’Assemblée nationale, devant laquelle les manifestants se sont rassemblés à l’appel de l’opposition.

« Je déclare la loi martiale pour protéger la République libre de Corée de la menace des forces communistes nord-coréennes, pour éradiquer les méprisables forces anti-étatiques pro-nord-coréennes qui détruisent la liberté et le bonheur de notre peuple, et pour protéger la liberté et le bonheur de notre peuple. ordre constitutionnel »a-t-il indiqué.

Il a notamment cité une motion présentée cette semaine par le Parti démocrate, parti d’opposition majoritaire au Parlement, visant à limoger certains des plus hauts procureurs du pays et son rejet d’une proposition de budget du gouvernement. Il n’a pas précisé dans son discours quelles mesures spécifiques seraient mises en place pour faire respecter la loi martiale.

Le Parti démocrate a de son côté appelé ses députés à se rendre au Parlement, a rapporté l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. Le ministre de la Défense a ordonné : une réunion des hauts commandants et a appelé à une vigilance accrue », a indiqué le ministère.

Une décision « inévitable »

 » Je regarde les informations en direct à la télévision et ils disent que l’armée bougepeut être », témoigne un habitant de Séoul.  » C’est vraiment surprenant, les partis politiques s’opposent à l’instauration d’une loi martiale qui apparaît pourtant constitutionnelle mais qui ouvre un avenir incertain, il continue, nous sommes vraiment sous le choc « .

Pour un journaliste européen qui y vit depuis plus de vingt ans, la question est de savoir s’il « S’agit-il d’un stratagème pour éviter une procédure de destitution contre le président Yoon, ou y a-t-il d’autres raisons cachées ? » demande-t-il. «  Qui sait sous quel régime nous nous réveillerons demain ? « .

Le président Yoon, considéré comme un partisan optimiste de la guerre, a accusé les élus de l’opposition de couper « tous les budgets indispensables aux fonctions premières de la nation qui sont la lutte contre les délits liés à la drogue et le maintien de la sécurité publique (…) transformant le pays en un paradis de la drogue et un lieu de chaos pour la sécurité publique ».

Il a ensuite décrit l’opposition, qui détient la majorité au Parlement, comme « des forces hostiles à l’État qui entendent renverser le régime ». Il a assuré que sa décision était  » inévitable « . « Je rétablirai la normalité dans le pays, en me débarrassant au plus vite de ces forces hostiles à l’État »a ajouté le président sud-coréen.

Activités politiques interdites

Un message du commandement de la loi martiale diffusé dans la nuit, heure de Séoul, proclame que « toutes les activités politiques, y compris le fonctionnement de l’Assemblée nationale et des conseils locaux, les partis politiques sont interdits ». Il ajoute que « Tous les médias et publications sont soumis au contrôle du commandement de la loi martiale ».

Les grèves ou « les rassemblements incitant à l’agitation sociale sont interdits ». Tout le « Les médecins et le personnel médical doivent retourner à leur poste, les contrevenants seront punis conformément à la loi martiale ». Et conclut : « Tout contrevenant à la présente proclamation sera sujet à l’arrestation, à la détention, aux perquisitions et aux saisies sans mandat conformément à l’article 9 de la même loi martiale. ».

New Grb1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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