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Le président sortant Kais Saied réélu avec 89% des voix

Le président tunisien sortant, Kais Saied, a remporté l’élection présidentielle avec une large marge. Et ce malgré un taux de participation très faible. Selon les données de l’institut Sigma Conseil diffusées à la télévision nationale, il a obtenu 89,2% des voix au premier tour, écrasant le deuxième candidat, Ayachi Zammel, un industriel libéral méconnu du grand public qui n’a obtenu que 6,9% des voix. Le troisième, un député de la gauche panarabe Zouhair Maghzaoui, 59 ans, n’a obtenu que 3,9% des voix, selon Sigma.

L’autorité électorale Isie a annoncé une participation de 27,7% contre 45% il y a cinq ans au premier tour. Le président de l’Isie, Farouk Bouasker, a jugé ce taux « respectable », même s’il s’agit du taux le plus bas pour un premier tour de l’élection présidentielle depuis le renversement du dictateur Ben Ali en 2011 dans ce pays. qui fut le berceau des soulèvements démocratiques du Printemps arabe.

Dix-sept candidats au départ… deux à l’arrivée

Seuls Ayachi Zammel et Zouhair Maghzaoui, seconds couteaux selon les experts, ont été autorisés à affronter Kais Saied, 66 ans, sur 17 candidats initialement, licenciés pour irrégularités présumées. L’opposition, dont des dirigeants sont en prison, et des ONG tunisiennes et étrangères ont critiqué un vote faussé » en faveur de Kais Saied.

Ayachi Zammel n’a pas pu faire campagne car il est incarcéré depuis début septembre et purge trois peines de plus de 14 ans de prison pour des soupçons de faux parrainages. Zouhair Maghzaoui était considéré comme « un larbin » car il portait un projet souverainiste de gauche similaire à celui de Kais Saied, qu’il soutenait jusqu’il y a peu.

« La légitimité du scrutin est nécessairement entachée lorsque les candidats susceptibles de faire de l’ombre à M. Saied ont été systématiquement exclus », a commenté pour l’AFP l’analyste politique tunisien Hatem Nafti, soulignant également que «  »c’est le pire taux de participation depuis 2011 ».

Pour l’expert français du Maghreb Pierre Vermeren, même si avec une aussi forte abstention, « la légitimité démocratique » de ce scrutin est « faible », « la Tunisie a un président et la majorité des Tunisiens se laissent faire ». Il a relevé des analogies avec l’Algérie voisine, « où personne ne remet en question le président » Abdelmadjid Tebboune.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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