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le président oppose son veto et appelle Macron à la rescousse – Libération

Après avoir opposé un veto symbolique au texte controversé sur « l’influence étrangère », Salomé Zourabichvili exhorte le président français à se rendre à Tbilissi pour influencer le gouvernement pro-russe de son pays.

Salomé Zourabichvili montre ses cartes. La présidente géorgienne pro-européenne, en conflit ouvert avec le gouvernement, a annoncé samedi 19 mai avoir opposé son veto à la loi controversée sur « l’influence étrangère », qui a déclenché des manifestations de masse dans ce pays du Caucase. Dans la foulée, elle a exhorté Emmanuel Macron à venir à Tbilissi pour « soustraire définitivement le Caucase (…) à l’influence russe ».

« Laissez-les venir! »elle a demandé dans une interview avec La Tribune dimanchefaisant référence aux dirigeants de l’Union européenne. « Emmanuel Macron m’a promis pratiquement depuis mon élection, en 2018, qu’il viendrait. Il doit le faire avant le début de la campagne électorale (les élections législatives géorgiennes, ndlr) en septembre »a estimé le président. « Que la France ne soit pas présente est une aberration. Je dis cela en termes très clairs. J’ai écrit au président Macron, je l’attends pour le jour de l’indépendance de la Géorgie, le 26 mai. »a précisé Salomé Zourabichvili, ancienne diplomate française.

« Je suis en quelque sorte la voix de cette société qui dit non à cette loi »

En réponse, le président français a publié ce dimanche un court communiqué cosigné avec le chancelier allemand Olaf Scholz. «Nos deux pays ont été de fervents défenseurs de la voie européenne de la Géorgie et ont activement soutenu la décision du Conseil européen d’accorder Statut de candidat de la Géorgie en décembre 2023précise le texte. C’est avec un profond regret que nous notons la décision du gouvernement géorgien et du parti au pouvoir de s’écarter de cette voie en agissant à l’encontre de nos valeurs européennes communes et des aspirations du peuple géorgien, notamment à travers l’adoption de la loi dite « sur la transparence de l’influence étrangère ».

Les deux chefs d’État européens concluent en affirmant quee « La voie européenne de la Géorgie a été tracée, mais la vitesse et la direction des progrès dépendent de la Géorgie ». Manière de mettre le processus d’adhésion à l’Union européenne dans la balance d’un retrait du projet de loi controversé. Suffisant pour convaincre le gouvernement géorgien ? Pas certain. Quant au veto présidentiel, en tout cas, le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, à l’origine de la loi, prétend disposer de suffisamment de voix au Parlement pour l’ignorer.

Salomé Zourabichvili elle-même reconnaît que son vétérinaire « ne changera rien. Néanmoins, c’est très important. (…) Je suis en quelque sorte la voix de cette société qui dit non à cette loi”a-t-elle justifié. « La loi sera adoptée (…). Nous ne pouvons pas continuer à manifester, dit-elle encore. Prenons note et passons à la phase suivante. Dans une démocratie, c’est dans les urnes que l’avenir doit se décider.»

Une loi d’inspiration russe

Charles Michel, le président du Conseil européen, veut encore y croire, estimant que le veto présidentiel offre une « moment de réflexion plus approfondie ». « J’appelle tous les hommes politiques et dirigeants géorgiens à faire bon usage de cette fenêtre d’opportunité et à veiller à ce que la Géorgie reste sur la voie européenne, soutenue par le peuple. »a-t-il déclaré le X.

Adopté mardi par le Parlement, le texte est dénoncé par ses détracteurs comme visant à détourner la Géorgie de l’Europe et à l’entraîner vers la Russie. Cela a déclenché des manifestations massives qui ont duré plus d’un mois dans le pays, avec des milliers de personnes – pour la plupart des jeunes – descendues dans la rue pour protester. L’OTAN, la Commission européenne et l’ONU ont condamné cette initiative du gouvernement géorgien.

La loi oblige toute ONG ou média recevant plus de 20 % de son financement de l’étranger à s’enregistrer comme « organisation poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère » et à se soumettre à un contrôle administratif. Les critiques l’ont surnommée « loi russe » en raison de sa similitude avec la législation adoptée en Russie pour réprimer l’opposition.

Eleon Lass

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