Le président nigérian se rend en France après la saisie des avions présidentiels par la justice
Bola Ahmed Tinubu se trouvait à bord de l’Airbus A330 présidentiel qui avait été saisi par la justice française puis restitué il y a quelques jours, dans le cadre d’un litige opposant depuis plusieurs années l’Etat nigérian à une entreprise chinoise.
Le président nigérian a quitté son pays pour la France lundi après-midi, à bord d’un avion saisi puis restitué par la justice française dans le cadre d’un litige opposant l’Etat nigérian à une entreprise chinoise depuis plusieurs années. Une source aéroportuaire a indiqué à l’AFP que le chef de l’Etat nigérian, Bola Ahmed Tinubu, se trouvait à bord de l’Airbus A330 présidentiel qui avait été saisi par la justice française puis restitué il y a quelques jours. Cet Airbus A330 est l’un des trois avions présidentiels dont la saisie a été ordonnée par la justice française pour le compte de l’entreprise chinoise Zhongshan Fucheng Industrial Investment avec laquelle l’Etat nigérian est en litige depuis des années.
Vendredi, Zhongshan a annoncé avoir donné son feu vert à la libération de l’avion. Le site de suivi des vols Flight Radar 24 a montré qu’un Airbus A330 de l’armée de l’air nigériane a quitté la capitale Abuja peu après 16 heures (15 heures GMT) pour la ville de Nice, dans le sud de la France. Le président Tinubu fera une déclaration à la presse. « court séjour de travail en France »Le président français Emmanuel Macron se trouve également dans le sud de la France cette semaine mais l’Élysée a indiqué à l’AFP qu’aucune rencontre n’était prévue entre les deux dirigeants.
« Un investissement international important »
Le différend entre les autorités nigérianes et l’entreprise chinoise porte sur un contrat de 2007 pour le développement d’une zone franche dans l’État d’Ogun, au sud-ouest du Nigeria. Les autorités nigérianes ont affirmé que Zhongshan avait violé le contrat et l’avaient résilié. « Lorsque le contrat avec l’État d’Ogun a été révoqué en 2015, l’entreprise n’avait érigé qu’une clôture sur le terrain destiné à la zone franche »conseiller présidentiel Bayo Onanuga a déclaré dans un communiqué la semaine dernière. Il a également accusé la société d’utiliser « des moyens peu orthodoxes pour nous dépouiller de nos avoirs à l’étranger ».
Zhongshan a obtenu deux ordonnances d’un tribunal français plus tôt cette année pour saisir des actifs nigérians, tandis qu’un tribunal arbitral de Londres a ordonné à l’État nigérian de payer à la société chinoise plus de 60 millions de dollars en 2021. Dans une déclaration rapportée par les journaux nigérians, Zhongshan a déclaré que la zone franche d’Ogun était « loin d’être une simple clôture » et était « un investissement international important »La société a déclaré qu’elle espérait parvenir rapidement à un accord. « compromis raisonnable »Selon les médias nigérians, Bola Ahmed Tinubu est un visiteur fréquent de la France et y a effectué une visite privée en début d’année. La présidence nigériane n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.