Le président iranien Massoud Pezeshkian a alerté son futur homologue américain Donald Trump d’un risque de « guerre » contre la République islamique dans une interview à la chaîne de télévision américaine NBC News.
Un sérieux avertissement après une escalade des tensions géopolitiques entre les deux nations. Massoud Pezeshkian, le président iranien, a mis en garde son homologue américain Donald Trump contre le risque d’une « guerre » contre la République islamique dans une interview accordée mardi à la chaîne de télévision américaine NBC News.
« J’espère que le président élu Donald Trump mènera à la paix régionale et mondiale et ne contribuera pas, au contraire, à l’effusion de sang ou à la guerre », a déclaré le nouveau président réformateur iranien.
Washington et Téhéran n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 45 ans et Donald Trump a suggéré à plusieurs reprises au cours de sa campagne qu’Israël pourrait frapper les installations nucléaires iraniennes. Pour rappel, l’investiture de ce dernier en tant que 47e président américain est prévue ce lundi 20 janvier.
Massoud Pezeshkian a également estimé que son pays était prêt à se défendre en cas d’attaques américaines contre des sites nucléaires iraniens. « Nous répondrons à toute action. Nous ne craignons pas la guerre, mais nous ne la cherchons pas », a assuré le président iranien.
Son chef de la diplomatie, Abbas Araghchi, a néanmoins fait état mardi d’une volonté « sérieuse » de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni de reprendre les négociations sur ce programme nucléaire, à l’issue des discussions à Genève (Suisse).
Les tensions ravivées depuis 2018 autour du nucléaire en Iran
Alors que les puissances occidentales soupçonnent Téhéran d’avoir des objectifs militaires derrière son programme nucléaire, les tensions autour de ce dernier se sont ravivées depuis que le président Trump s’est retiré en 2018 d’un accord international sur le sujet datant de 2015.
Ce texte, signé par les États-Unis sous la présidence de Barack Obama, la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, proposait à l’Iran un allègement des sanctions en échange d’une limitation de ses ambitions nucléaires. Depuis le retrait de Washington, l’Iran est revenu sur ses engagements en matière d’enrichissement et de contrôle de son programme nucléaire.
« Tout ce que nous avons fait jusqu’à présent a été pacifique. Nous ne cherchons pas à créer une arme nucléaire. Mais ils nous accusent de tenter de fabriquer une bombe atomique, a souligné le président iranien.
Interrogé sur la possibilité de « négociations directes et ouvertes avec le président Trump », le dirigeant iranien s’est montré sceptique. « Le problème n’est pas le dialogue. Le problème réside dans les engagements qui naissent des discussions et de ce dialogue », a déclaré Massoud Pezeshkian. Il a également déploré que « l’autre partie n’ait pas tenu ses promesses ni respecté ses obligations ».