Le président vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré lundi qu’il avait « respect » pour la décision de son rival à la présidence, Edmundo Gonzalez Urrutia, de demander l’asile politique en Espagne, où il est arrivé dimanche. « Je peux dire à l’ambassadeur Gonzalez Urrutia à Madrid tout mon respect pour votre décision. Tout mon respect pour la décision que vous avez prise. »« Nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour sauver la vie de notre peuple », a déclaré Nicolas Maduro à la télévision d’État, s’adressant à son adversaire qui revendique la victoire à l’élection présidentielle contestée du 28 juillet. « Je peux dire à l’ambassadeur Gonzalez Urrutia, avec qui j’ai eu une confrontation difficile après le 29 juillet, que j’ai été attentif à tout cela et que je comprends et respecte la démarche qu’il a entreprise. »il a ajouté.
Le président Maduro et des personnalités gouvernementales ont fréquemment insulté Edmundo Gonzalez Urrutia, le qualifiant de « lâche »de« assassin »de « fasciste » ou de« Sale » (jeu de mots avec Immuno-Edmundo). « Que tout se passe bien sur son chemin et dans sa nouvelle vie. Il peut être sûr que ses vœux de paix et d’harmonie pour le pays seront exaucés. La paix régnera au Venezuela avant tout. »Maduro a déclaré. De manière quelque peu énigmatique, le président a précisé : « J’ai dirigé ce processus (de l’asile d’Edmundo Gonzalez Urrutia) collectivement avec une équipe, mais personnellement, j’ai avant tout pour mot d’ordre de respecter les accords et de garder les secrets qui doivent être gardés. »
Edmundo Gonzalez Urrutia est arrivé dimanche en Espagne, assurant dans une lettre ouverte qu’il était parti pour « que les choses changent et que nous construisions une nouvelle étape pour le Venezuela. Cette décision est un geste qui s’adresse à tous (…) Seule la politique de dialogue nous permettra de nous retrouver en tant que compatriotes. » Avant de partir pour l’Espagne, Gonzalez Urrutia avait ignoré trois convocations du parquet, estimant que sa comparution aurait pu lui coûter sa liberté. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis le 2 septembre, le parquet ayant ouvert une enquête pour « désobéissance aux lois », « conspiration » « usurpation de fonctions » Et « sabotage ».
Le président socialiste Nicolas Maduro, dont la victoire a été validée le 22 août par la Cour suprême vénézuélienne – considérée comme à la merci du pouvoir -, a été proclamé vainqueur avec 52 % des voix par le Conseil national électoral (CNE), qui n’a toutefois pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote. Selon l’opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 60 % des voix. La répression des manifestations spontanées qui ont suivi l’annonce de la réélection de Nicolas Maduro a fait 27 morts et 192 blessés. Quelque 2 400 personnes ont été arrêtées, selon des sources officielles.
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