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Le président Joe Biden au bord du gouffre

A peine le sommet de l’Otan terminé, qui lui a laissé trois jours de répit, que Joe Biden a dû rassurer dans l’urgence. Après son terrible échec du 27 juin lors de son débat télévisé face au candidat républicain Donald Trump, le président de 81 ans a choisi de se confronter aux journalistes lors d’une conférence de presse, organisée jeudi 11 juillet, en fin d’après-midi à Washington. Quitte ou double.

Jugé affaibli et parfois même totalement hors sujet, Joe Biden est critiqué de toutes parts. Après les moqueries de ses détracteurs, de plus en plus de démocrates lui tournent le dos, pour éviter de le voir tête baissée dans le mur et d’être eux-mêmes entraînés dans sa chute.

Nancy Pelosi adopte une approche prudente

« Les derniers sondages montrent que le danger politique pour les démocrates s’accroît. Des États qui étaient auparavant nos bastions penchent désormais du côté républicain. »Le sénateur du Vermont Peter Welch a mis en garde mercredi après avoir appelé Joe Biden à retirer sa candidature. S’il est le premier à demander explicitement au président des Etats-Unis de démissionner, d’autres comme le sénateur du Colorado Michael Bennet ou le chef de la majorité au Sénat Chuck Schumer pourraient suivre.

A la Chambre des représentants, sept démocrates ont exhorté Joe Biden à quitter le pouvoir dans trois semaines. Mais pour Denis Lacorne, directeur de recherche à Sciences Po et spécialiste de l’histoire politique des Etats-Unis, ce n’est pas suffisant : « Ils sont très timides. Ils n’osent pas prendre de décisions unanimes. Mais il est encore temps puisque le congrès du Parti démocrate a lieu fin août. »

Certains membres de l’élite démocrate, dont l’ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, examinent attentivement un homme connu pour détester la pression. « Il est aimé, il est respecté et les gens veulent que ce soit lui qui prenne cette décision », Elle a déclaré dans le talk-show « MSNBC Morning Joe » qu’elle pourrait se retirer de la course à la présidence. Pour Denis Lacorne, « C’est le seul discours qui compte aujourd’hui. L’idée de Nancy Pelosi n’est pas de lui dire de partir directement, mais de reconsidérer sa décision. Elle sait que si vous lui forcez la main, cela pourrait ne pas fonctionner. »

Union pour « un nouveau candidat »

La santé du président américain inquiète également les donateurs. Après Reed Hastings, l’un des principaux donateurs du parti démocrate et cofondateur de la plateforme de streaming Netflix, c’est cette fois la star hollywoodienne George Clooney qui en est à sa 10e donation. New York Times demandé « un nouveau candidat » du côté des démocrates. Et d’ajouter : « Les dirigeants démocrates, les sénateurs, les membres de la Chambre des représentants et les autres candidats qui risquent de perdre en novembre doivent demander à ce président de démissionner volontairement. »

Alors que la somme de 300 millions de dollars (276 millions d’euros) déjà offerte pour la campagne de Joe Biden et Kamala Harris – la vice-présidente sortante – ne peut être bloquée par les donateurs démocrates, ces alliés d’une importance capitale dans la course à la Maison Blanche sont en mesure de faire pression sur les PAC (Political Action Committees), chargés notamment de gérer les campagnes publicitaires.

« Si la campagne se passe mal, il pourrait y avoir un mouvement général en faveur de Donald Trump »explique Denis Lacorne. La fébrilité du candidat à la Maison Blanche pourrait en effet faire le bonheur de son concurrent direct, Donald Trump, le 5 novembre prochain, lors de l’élection présidentielle. Alors que les républicains disposent actuellement d’une très faible majorité à la Chambre des représentants (218 contre 212), tout comme les démocrates au Sénat (51 contre 49), une large défaite de Joe Biden laisserait le champ libre aux partisans de l’ancien président controversé. Selon cet expert des États-Unis, qui évoque un scénario catastrophe, «Donald Trump aurait alors les pleins pouvoirs.»

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Quel candidat alternatif ?

Kamala Harris, l’actuelle vice-présidente, semble être la remplaçante logique en cas de retrait de Joe Biden. Début juillet, une étude de CNN la plaçait derrière Donald Trump de seulement deux points, mais… devant Joe Biden de quatre points de plus.

La gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer et le gouverneur de Californie Gavin Newsom figurent parmi les noms sont également souvent cités par les médias américains. Ce dernier semble en nette progression dans les sondages.

L’ancienne première dame Michelle Obama a également été testée dans les sondages, La candidate républicaine à la Maison Blanche serait en tête de la course. Selon un sondage de l’institut Ipsos, elle obtiendrait 50% des voix, contre 39% pour le candidat républicain Donald Trump. Problème : elle ne veut absolument pas se présenter.

Cammile Bussière

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