Le président du groupe Michelin estime que « le Smic n’est pas un salaire décent »
A l’heure où Gabriel Attal veut « écarter » la France, aucun salarié du groupe Michelin n’est payé au smic, assure son président dans les colonnes du Parisien.
Peut-on vivre décemment avec le salaire minimum ? La réponse est « non » pour le président du groupe Michelin, Florent Menegaux. Dans son entreprise, aucun salarié n’est payé au Smic, assure le dirigeant en entretien au Parisien.
Pour arriver à un salaire acceptable selon lui, Florent Menegaux a sorti la calculatrice. « Nous sommes arrivés à la conclusion qu’un salaire décent devait permettre à une famille de quatre personnes, deux adultes et deux enfants, de se nourrir, mais aussi de se loger, de prendre soin d’elle-même, d’assurer l’éducation de ses enfants, de se constituer une épargne de précaution, d’envisager les loisirs et les vacances », explique le président de Michelin.
« Quand tu es en survie, tu ne te soucies pas des autres ni des questions environnementales, tu es réduit à l’instinct animal », estime Florent Menegaux dans les colonnes du quotidien.
« Décardiardiser », l’objectif de Gabriel Attal
« Décardiardiser » la France, c’est justement l’un des objectifs que s’est fixé le Premier ministre. La proportion de salariés au salaire minimum augmenté ces dernières années, passant de 12% en 2021 à 17% en 2023, soit un bond de 5 points de pourcentage en deux ans. Mais ce n’est pas le cas des 132 000 salariés de Michelin.
« Nous avons une part beaucoup plus importante de nos travailleurs proches du Smic que nos voisins, c’est un problème », a également estimé Gabriel Attal lors de sa déclaration de politique générale.
« Les salariés sont plus engagés »
Chez le géant du pneumatique, le salaire dépend en partie du lieu de résidence. « On considère par exemple que le salaire décent est le double du smic à Paris, et +20 % du smic à Clermont-Ferrand, au siège de Michelin », explique le patron au Parisien.
Selon lui, les performances économiques du groupe n’en ont pas souffert. « À l’arrivée ? Michelin reste le leader mondial du pneumatique et enregistre une croissance de sa rentabilité », se félicite Florent Menegaux. « Les salariés, lorsqu’ils sortent du mode survie, s’engagent davantage, améliorent leurs performances et, in fine, produisent des résultats », conclut le président de Michelin.