le président de la FFR lui répond
Par
Clément Mazella
Publié le
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L’élection à la présidence de la FFR a pris un sérieux tournant à moins de 2 mois du scrutin. Le mercredi 21 août, Didier Codorniou a indiqué sur Actualités du rugby qu’il avait adressé une lettre au Conseil d’éthique pour signaler la création d’une Assemblée générale du rugby par le gouvernement actuel le 29 août dernier.
Ce vendredi, Florian Grill a fait l’objet d’une motion de censure de l’opposition (avant même l’ouverture de la séance), alors qu’un comité directeur exceptionnel de la FFR s’est tenu aujourd’hui à Marcoussis pour répondre aux questions des élus concernant les événements de l’été, qui ont considérablement terni l’image du rugby français.
La motion de censure soutenue par 19 personnes sur les 35 membres présents à Marcoussis (5 absents), Grill aurait pu être mis en minorité. Mais les États généraux du rugby auront bien lieu, comme prévu : le président de la FFR n’a pas cédé. « J’espérais – pourquoi pas – avoir un peu de soutien en ayant assumé un devoir de vérité et de transparence dans cette phase incroyablement difficile », a réagi Florian Grill.
J’espérais que le Comité Directeur de la FFR, avec dignité et sens des responsabilités, chercherait de manière constructive à trouver ensemble les réponses. (…) J’ai été déçu, notamment par l’envoi de cette motion de censure sans même prendre le temps de discuter ou d’écouter, mais simplement pour tirer un profit politique et médiatique des événements dramatiques.
La démission de Grill est demandée
Sur sa page Facebook, Florian Grill révèle même que L’opposition exige sa démissionaprès que le rugby français a connu un été noir. L’arrière du XV de France Melvyn Jaminet a été suspendu 34 semaines après des propos racistes tenus dans une vidéo ; le duo Hugo Auradou-Oscar Jégou a été inculpé de viol aggravé (relâché, ils sont toujours poursuivis, NDLR) sur une femme lors de la tournée en Argentine ; le jeune joueur de 17 ans Medhi Narjissi a été emporté par une vague en Afrique du Sud lors d’une tournée avec l’équipe de France U18.
Florian Grill n’a pas accédé à leur demande. Et il a voulu leur répondre :
« Avec le poids émotionnel des drames de cet été, réagissant aussi en tant que père, j’avoue que certains élus autour de moi, comme moi-même, ont bien sûr envisagé cette option. Comment pourrait-il en être autrement avec la perte d’un enfant ? »
«Après y avoir réfléchi, j’ai décidé autrement», a-t-il déclaré.
« Oui, de manière responsable, et après avoir consulté mes proches, j’ai décidé de mener jusqu’à son terme la mission qui m’a été confiée par les électeurs de la Fédération.
Oui, en termes de responsabilité, j’ai estimé qu’il m’appartenait de ne pas affaiblir notre institution en imposant une vacance à la présidence qui aurait généré une instabilité importante dans une période qui exige de nous transparence, réactivité, exigence, action et fermeté, et alors qu’une élection est prévue dans quelques semaines.
Oui, en termes de responsabilité, j’ai pris la décision de prendre mes responsabilités, par respect pour les familles, et notamment celle de Medhi, pour ne pas fragiliser notre institution dans les deux prochains mois, alors que tant d’urgences aujourd’hui exigent de notre part une action immédiate et qu’il est si nécessaire d’apporter des réponses aux familles qui nous interpellent à juste titre.
Oui, dans ma responsabilité, j’ai pris la décision d’organiser ce que la presse a appelé les États Généraux du 29 août pour donner un cadre au futur Tour d’Automne et ne pas attendre le 19 octobre, date des élections, pour le fixer, alors que le Tour a lieu à partir de novembre.
Oui, en termes de responsabilité, j’ai pris la décision de laisser le soin aux électeurs de la Fédération qui, le 19 octobre prochain, devront choisir la voie qu’ils souhaitent voir tracée pour l’avenir du rugby français et le rôle qu’ils décideront, ou non, de me donner.
Les statuts de la FFR donnent la décision à l’Assemblée Générale des clubs et non au Conseil d’Administration de soumettre ou de révoquer une équipe en charge. C’est donc aux clubs que je la laisse. Les drames de l’été appellent à la dignité et à l’unité.
L’élection pour la présidence de la FFR aura lieu dans moins de 2 mois, et force est de constater que la pression commence sérieusement à monter…
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