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« Le premier qui touche à un Casque bleu a perdu » – Libération

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Alors que les tensions entre Israël et le Hezbollah montaient à nouveau après la frappe sur le Golan qui a tué 12 enfants, « Libération » a suivi le contingent français de la FINUL près de la Ligne bleue, à la frontière entre Israël et le Liban.

Avec leur drapeau délavé des Nations unies flottant dans l’air chaud, leur peinture blanche floquée des lettres UN, les blindés français filent dans les virages au-dessus de la Méditerranée étincelante à une allure sénatoriale, secouant leurs passagers à chaque changement de vitesse. Sous les yeux des soldats défilent depuis le matin des rangées de maisons aplaties, des vitrines brisées, des portes de garage tordues par le souffle des bombes, des terrasses de café dévastées. Aalma El Chaeb, l’un des plus beaux villages du Liban avec ses maisons de pierre blanche et ses églises, n’est plus que l’ombre de lui-même.

Le véhicule contourne un rond-point pavoisé des bannières noires de la fête religieuse chiite de l’Achoura et des drapeaux jaune vif du Hezbollah. C’est ici que Christina Assi, photographe de l’AFP libanaise et porteuse de la torche olympique, a perdu une jambe dans une frappe ciblée de l’armée israélienne le 13 octobre, qui a tué un journaliste et blessé sept autres. Des portraits d’Hassan Nasrallah, le chef de la milice chiite qui impose sa loi dans la région, sont plantés sur les trottoirs déserts. « On ne joue pas à cache-cache, le but c’est de se montrer. On embête les uns, on en dissuade d’autres. En attendant, les tirs s’arrêtent. On se sent utile », explique Yohan, le chef de section de la patrouille française (1).

Les petits véhicules blindés circulent à travers des vignes et des champs envahis par les mauvaises herbes, criblés d’éclats d’obus et de munitions non explosées.

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