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Le premier point de collecte d’urines a ouvert en France


Le précieux liquide est recyclé pour être utilisé par un agriculteur dans sa ferme.

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L'institut Agro Paris Tech a également mené des essais auprès d'agriculteurs franciliens ayant utilisé l'urine comme engrais le 12 décembre 2019. (FANETTE BON / MAXPPP)

Le pipi utilisé comme engrais ! Le premier point de collecte volontaire d’urine en France a été inauguré mercredi 18 Septembre à Châtillon dans les Hauts-de-Seine. Des adhérents d’une AMAP, Association pour le maintien de l’agriculture paysanne, ont accepté de participer à ce projet soutenu par l’École nationale supérieure des ingénieurs civils. Si les locaux mis à disposition ont été inaugurés mercredi par le maire, le dispositif existe en réalité depuis un an.

Depuis qu’il a participé à ce projet, Nicolas ne voit plus son urine de la même manière : « Je suis venu ramener des nutriments que j’ai pu manger grâce aux légumes de notre maraîcher pour lui redonner ces nutriments qui reviendront à sa terre. » Il fait partie de la vingtaine de personnes qui viennent vider leur urine chaque semaine, mais pas question d’en mettre partout. « On pose le bidon et on démarre la pompe pour transférer »Nicolas explique prudemment. Ce dispositif a été conçu par la designer Louise Raguet, responsable du projet « Enville, des engrais humains pour les villes », soutenu par l’Ecole nationale des ponts et chaussées. « Il était très important qu’il n’y ait aucun risque de déversement ou d’odeur, tant pour soi-même que, bien sûr, pour tous les autres, qu’ils soient impliqués dans le projet ou non. »elle souligne.

Lorsque le char 300 litres sont remplis, l’agriculteur qui travaille avec cette AMAP vient la vider avec un système similaire installé sur son camion. Il peut ensuite l’utiliser sur son exploitation, dans le Loiret. « L’urine est riche en nutriments, notamment en azote, en phosphore et en potassium. L’urine peut donc remplacer complètement les engrais chimiques en termes d’efficacité fertilisante, précise le concepteur. Pour l’instant, il l’utilise surtout sur ses prairies, ce qui lui permet de commencer à faire des petits tests. Il ne l’utilise pas dans ses productions maraîchères. Mais il pourrait certainement l’être, il est très efficace pour les poireaux, les choux, les épinards… »

Pour Louise Raguet, une utilisation à grande échelle est possible, notamment pour les céréales. Mais pour cela, il faut des urines pures, difficiles à récupérer dans les stations d’épuration. « Puisqu’en fait nous mélangeons 1,3 litre d’urine par jour en 150 « Nous produisons des litres d’eaux usées par jour et par personne. Et donc, une fois que tout cela arrive à la station d’épuration, il est très difficile de récupérer les nutriments. Nous devons même souvent les détruire pour qu’ils ne deviennent pas une pollution pour la rivière. »elle explique.

Pour toutes ces raisons, Nicolas n’imagine pas revenir en arrière : «Derrière la moue initiale, on arrive au bon sens, on arrive à un engagement finalement facile de préserver un peu plus notre planète.» C’est dans cet objectif qu’un projet de plus grande envergure verra le jour dans le 14e arrondissement de Paris, avec 600 appartements équipés de toilettes spéciales, destinées à recueillir le précieux liquide.

francetvinfo

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