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Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez dit réfléchir à démissionner, après l’annonce d’une enquête contre sa femme pour corruption

Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez dit réfléchir à démissionner, après l’annonce d’une enquête contre sa femme pour corruption
Pedro Sanchez, le 30 mai 2023, au Palais de la Moncloa à Madrid.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a annoncé mercredi 24 avril : dans une lettre publiée sur le réseau social,  » réfléchir à «  à une éventuelle démission après l’annonce de l’ouverture d’une enquête contre son épouse pour trafic d’influence et corruption. « Je dois m’arrêter et réfléchir » afin de décider « si je dois continuer à être chef du gouvernement ou si je dois renoncer à cet honneur »a-t-il écrit, indiquant qu’il annoncerait sa décision à la presse lundi et suspendrait d’ici là ses activités publiques.

Cette enquête préliminaire « contre Begoña Gómez »relatif à « délits présumés de trafic d’influence et de corruption », a été ouverte le 16 avril après une plainte de l’association « Manos limpias » (Mains propres), a annoncé mercredi le Tribunal supérieur de justice de Madrid dans un bref communiqué. Il est placé sous le sceau de « secret d’instruction »a ajouté le tribunal.

Dans sa lettre, Pedro Sánchez, au pouvoir depuis 2018, dénonce une plainte fondée sur des faits « inexistant » et une campagne de « harcèlement » dirigé par les médias « ultraconservateurs » et soutenu, selon lui, par l’opposition de droite et d’extrême droite contre son épouse. « Je ne suis pas naïf »il a dit, « Je suis conscient du fait qu’ils portent plainte contre Begoña, non pas parce qu’elle a fait quelque chose d’illégal, parce qu’ils savent que ce n’est pas vrai, mais parce qu’elle est ma femme ».

Selon les médias en ligne Le Confidentiel, qui a révélé l’information, cette enquête se concentre notamment sur les liens de Begoña Gómez avec le groupe touristique espagnol Globalia, propriétaire de la compagnie aérienne Air Europa, à l’époque où ce dernier était en pourparlers avec le gouvernement pour obtenir une aide face à la forte baisse du trafic aérien provoquée par la pandémie de Covid.

À l’époque, Begoña Gomez dirigeait IE Africa Center, une fondation liée à l’école de commerce de l’Université IE de Madrid, poste qu’elle a quitté en 2022. Le Confidentiel, IE Africa Centre avait « a signé un accord de sponsoring avec Globalia en 2020 » et Begoña Gomez aurait participé à « une réunion privée avec son PDG Javier Hidalgo au moment où Globalia négociait son plan de sauvetage de plusieurs millions d’euros avec le gouvernement » par Pedro Sánchez.

Ce plan a permis à Air Europa de percevoir 475 millions d’euros en novembre 2020, issus d’un fonds de 10 milliards destiné à soutenir les entreprises stratégiques en difficulté en raison de la crise sanitaire. L’entreprise espagnole a été la première entreprise à bénéficier de ce fonds. Des dizaines d’autres ont suivi, dont plusieurs de ses concurrents (Iberia, Vueling, Volotea…).

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« Tout finira par être connu »

L’opposition de droite a appelé mercredi le Premier ministre à « donner des explications aux Espagnols »par la voix d’Ester Muñoz, membre de la direction du Parti populaire (PP, droite). « Tout finira par être connu »a prévenu un porte-parole du parti, Borja Semper.

Depuis les premières révélations dans la presse sur cette affaire, le PP n’a cessé de s’en prendre au Premier ministre et à son épouse. « Pedro Sánchez veut paraître calme, mais il est très nerveux », assurait fin mars le leader de cette formation, Alberto Núñez Feijóo. Interrogé mercredi au Parlement, Pedro Sánchez a assuré avoir confiance dans la justice. « Un jour comme aujourd’hui, après les nouvelles que j’ai entendues, malgré tout, je crois toujours en la justice de mon pays »a-t-il assuré.

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Manos limpias, collectif fondé en 1995, a été à l’origine de plusieurs procédures judiciaires ces dernières années et s’est constitué partie civile dans de nombreux procès pour des affaires de corruption. Il est considéré comme proche de l’extrême droite, notamment en raison de la personnalité de son fondateur Miguel Bernad, ancien leader du parti Frente Nacional, dissous en 1993.

Accusé d’être impliqué dans un réseau d’extorsion, ce dernier a été condamné à quatre ans de prison en juillet 2021, mais a finalement été acquitté en appel le mois dernier, faute de preuves selon le tribunal.

Lisez notre éditorial : Espagne : le pari risqué de Pedro Sanchez

Le Monde avec l’AFP

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