le Premier ministre dénonce « une ingérence flagrante de l’Iran », une première
Le Premier ministre libanais a dénoncé pour la première fois, vendredi 18 octobre, « ingérence flagrante » de l’Iran après les propos d’un responsable iranien se disant prêt à négocier un cessez-le-feu au Liban et demandant la convocation du chargé d’affaires iranien à Beyrouth. C’est la première fois que Najib Mikati, qui entretient de bonnes relations avec le Hezbollah pro-iranien représenté au sein de son cabinet, adopte une telle position.
Après un an d’échanges de tirs à la frontière, Israël et le mouvement islamiste Hezbollah sont désormais en guerre ouverte au Liban où Israël a lancé le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud.
Tentative « d’établir une tutelle » sur le Liban
Le président du Parlement iranien, Mohammad-Bagher Ghalibaf, en visite à Beyrouth la semaine dernière, a déclaré dans un article publié jeudi soir par Le Figaro que Téhéran serait prêt à négocier un cessez-le-feu au Liban avec Paris.
« Nous sommes surpris par cette position, qui constitue une ingérence flagrante dans les affaires libanaises, et une tentative d’établir une tutelle que nous rejetons sur le Liban »a déclaré le Premier ministre dans un communiqué. Il a déclaré qu’il avait demandé au ministre des Affaires étrangères de « convoquer le chargé d’affaires iranien » au Liban pour lui demander « explications » sur ces remarques.
L’ambassadeur iranien au Liban, Mojtaba Amani, a été blessé mi-septembre dans l’explosion d’un téléavertisseur, comme des centaines de membres du Hezbollah, une opération attribuée à Israël.
« Comprendre la situation au Liban »
Le président du Parlement iranien a rencontré Najib Mikati lors d’une visite à Beyrouth le 12 octobre, au cours de laquelle il a dénoncé « les délits » d’Israël qui mène une campagne de frappes intensives sur le Liban et d’incursions terrestres dans le sud.
Le Premier ministre libanais a déclaré avoir informé Mohammad-Bagher Ghalibaf, ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, qui s’étaient rendus au Liban plus tôt, « la nécessité de comprendre la situation au Liban, soumis à une agression israélienne sans précédent ».
Faire pression sur Israël pour un cessez-le-feu
Il a souligné que son gouvernement « a travaillé avec tous les amis du Liban, y compris la France, pour faire pression sur Israël en faveur d’un cessez-le-feu ».
Au moins 1.418 personnes ont été tuées au Liban depuis l’intensification des opérations israéliennes au Liban le 23 septembre, selon un décompte duAFP à partir de données officielles, et plus d’un million ont été contraints de quitter leur domicile.