Pour sa première visite aux institutions de l’Union européenne (UE), le Premier ministre travailliste Keir Starmer est arrivé à Bruxelles mercredi 2 octobre avec une feuille de route apparemment claire : « réinitialiser » les relations très dégradées entre le Royaume-Uni et l’UE. Le dirigeant britannique veut rompre avec l’attitude de défiance de ses prédécesseurs conservateurs, notamment Boris Johnson et Liz Truss, et renforcer les liens avec des partenaires jugés essentiels, dans un environnement géopolitique de plus en plus incertain, alors que le conflit au Moyen-Orient se régionalise. .
« Le Royaume-Uni est plus fort lorsque nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires internationaux les plus proches. Cela n’a jamais été aussi important à une époque où la guerre, les conflits et l’insécurité frappent à la porte de l’Europe. »a déclaré M. Starmer à son arrivée à la Commission européenne. « En ces temps très incertains, les partenaires partageant les mêmes idées doivent coopérer plus étroitement »a ajouté la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, en lui souhaitant la bienvenue.
« La simple arrivée du Premier ministre britannique est un symbole et un événement en soi. Pour la première fois depuis 2019, un chef du gouvernement britannique se rend à Bruxelles pour reprendre le dialogue »rappelle Sébastien Maillard, conseiller spécial de l’Institut Jacques Delors. Si l’arrivée à Downing Street, en juillet, d’un dirigeant jugé sérieux et de bonne volonté a été accueillie avec optimisme par Bruxelles, les quatre années éprouvantes des négociations sur le Brexit puis, juste après le divorce, les frictions qui ont persisté autour de l’épineuse question du La frontière nord-irlandaise, décidée seulement en 2023, a rendu les Européens prudents.
Hanté par la stratégie britannique
Les ambassadeurs des Etats membres, réunis lundi 30 septembre pour préparer la réunion, ont exigé d’être associés à toute nouvelle initiative de la Commission vis-à-vis de Londres. « Pour l’instant, nous devons nous en tenir aux accords passésse souvient un diplomate européen. Il ne faut pas rouvrir, mais plutôt appliquer l’accord commercial signé avec Londres ainsi que le protocole concernant l’Irlande du Nord. » Et d’ajouter : « Il ne suffit pas de dire que vous souhaitez une « réinitialisation ». Il est essentiel que les principes appliqués lors des négociations sur le Brexit restent applicables. Il est essentiel de protéger l’intégrité du marché intérieur et de respecter les accords, avec une mise en œuvre fidèle. »
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