Le lieu a été choisi avec soin : ce lundi 14 octobre, Keir Starmer, le Premier ministre britannique, préside son premier Sommet international des investisseurs au Guidhall, le City Hall, un magnifique bâtiment datant du XIIIe siècle.e siècle.
Sous ses voûtes gothiques se pressent Eric Schmidt, l’ancien PDG de Google, Ruth Porat, la directrice des investissements d’Alphabet, ou encore Pushmeet Kohli, le vice-président de la recherche chez Google DeepMind. Notoirement absent : Elon Musk, qui n’a pas été invité après avoir affronté Keir Starmer sur son réseau X lors des émeutes d’août au Royaume-Uni, relayant de fausses informations et alertant sur le« guerre civile inévitable » dans le pays.
Un discours du leader travailliste, qui fête ce lundi ses 100 premiers jours à Downing Street, un autre de sa chancelière de l’Échiquier Rachel Reeves, Adjoa Andoh, l’actrice star de la série La Chronique des Bridgerton qui joue la maîtresse de cérémonie et, pour couronner la journée (pour ainsi dire), une réception dans la cathédrale Saint-Paul en présence d’Elton John et du roi Charles III… Les autorités ont déployé tout le soft power britannique pour amadouer le grand les patrons de l’IA, des transports ou de la pharmacie et les convaincre d’investir des milliards dans l’économie nationale.
Opération de charme
Keir Starmer le répète sur tous les tons : la croissance est à lui « priorité numéro un »il est déterminé à « faites tout ce qui est possible (s)nous pouvons » de sorte que « L’économie du Royaume-Uni est celle qui connaît la croissance la plus rapide de tous les pays du G7 » – selon le Trésor britannique, le PIB pourrait croître de 1,1% en 2024. Pour cela, il a besoin d’investissements internationaux. Des annonces sont tombées lundi : 1 milliard de livres sterling (environ 1,2 milliard d’euros) pour l’agrandissement de l’aéroport de Stansted, au nord de Londres, 6,3 milliards pour construire des centres de données, etc.
L’opération de charme contre les « grandes entreprises » arrive à un moment étrange. Le 30 octobre, la chancelière Rachel Reeves dévoilera les détails de son premier budget, dont M. Starmer avait prévenu cet été qu’il serait » douloureux « . Dans les médias britanniques, les rumeurs de nouveaux impôts sur les sociétés se font de plus en plus insistantes. Par ailleurs, le gouvernement Starmer a annoncé le 10 octobre un projet de loi ambitieux visant à mettre fin aux pratiques abusives des employeurs.
Il ne faut pas avoir peur de cet ensemble de mesures, a assuré Keir Starmer : « Les travailleurs bénéficiant de plus de sécurité et d’un meilleur salaire constituent un meilleur modèle de croissance pour ce pays. » Tous les patrons ne sont pas sur cette ligne de crête « pro-business » et « pro-worker » sur laquelle le manager entend se placer.
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