Après la victoire contestée de la présidente Salomé Zourabichvili du parti pro-russe au pouvoir Rêve Géorgien aux élections législatives, le premier ministre Irakli Kobakhidze a affirmé que l’intégration de son pays dans l’Union européenne (UE) restait « priorité » de Tbilissi « en matière de politique étrangère »Lundi 28 septembre. S’adressant aux journalistes, Kobakhidze a déclaré « attendre un redémarrage des relations » avec Bruxelles, après de fortes tensions ces derniers mois. « Tout sera fait pour que la Géorgie soit pleinement intégrée à l’Union européenne d’ici 2030 »a-t-il promis, malgré les vives critiques de l’opposition, qui accuse le parti au pouvoir de dérive autoritaire pro-russe.
L’opposition pro-européenne appelle à manifester lundi en Géorgie pour dénoncer les élections législatives «volées»selon elle, par le parti au pouvoir ; Salomé Zourabichvili évoquant un « Opération spéciale russe, une forme moderne de guerre hybride contre le peuple géorgien ». Elle a dénoncé un « falsification totale » élections.
Lundi matin, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, du Kremlin « fermement » rejeté «des accusations totalement infondées»accusant Mmoi Zourabichvili de « tentatives de déstabilisation » de son propre pays.
Selon des résultats quasi définitifs annoncés par la commission électorale, le Rêve géorgien, en affaires depuis 2012 dans cette ex-République soviétique du Caucase, a été crédité lundi matin de 53,92% des voix, contre 37,78% pour la coalition pro-Union. Européen.
Washington et Bruxelles ont demandé une enquête
L’opposition accuse le parti au pouvoir, dirigé par le milliardaire Bidzina Ivanishvili, de rapprocher la Géorgie de Moscou et de l’éloigner d’une éventuelle adhésion à l’Union européenne et à l’Otan, deux objectifs pourtant inscrits dans sa Constitution.
Washington et Bruxelles, qui avaient prévenu que l’avenir des négociations d’adhésion à l’UE dépendait de ces élections, ont demandé qu’une enquête soit menée sur d’éventuelles fraudes électorales. Les observateurs internationaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont parlé de « pressions » et recensé un certain nombre de dysfonctionnements, tels que « cas d’achat de voix »Ou « violations du secret du vote ».
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, attendu lundi en Géorgie pour une visite officielle de deux jours, « ne représente pas l’Union européenne »a déclaré lundi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui estime que M. Orban « va probablement montrer son soutien au gouvernement géorgien ». Le Premier ministre nationaliste hongrois, seul dirigeant d’un Etat membre de l’UE restant proche de Moscou, est l’un des rares à avoir réagi au résultat du vote dans ce pays du Caucase, félicitant samedi le parti Rêve géorgien pour son « victoire écrasante ».