Le premier cycle de négociations gouvernementales a échoué
Un premier cycle de négociations, lancé le 10 juillet en vue de former un gouvernement en Belgique, a échoué deux mois après les législatives, et les discussions devront reprendre sur de nouvelles bases, a appris jeudi l’AFP de source officielle.
Bart de Wever, chef du parti conservateur flamand (N-VA), a transmis son mandat de négociateur en chef au roi Philippe, qui le lui avait confié en juillet, reconnaissant l’échec de ses pourparlers avec quatre autres partis belges alors prêts à former une coalition gouvernementale, a annoncé jeudi soir le Palais royal.
Le roi des Belges l’avait nommé « entraîneur »Un rôle attribué à celui qui est généralement pressenti pour devenir Premier ministre. Cinq partis flamands et wallons s’étaient mis d’accord pour tenter de former une coalition, à l’issue des élections de juin. Le roi Philippe entamera de nouvelles consultations vendredi « avec les présidents des cinq partis impliqués dans les négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement »a indiqué le Palais Royal dans un communiqué.
Ces premières discussions, entamées en juillet, ont achoppé sur des questions budgétaires, les libéraux francophones ayant rejeté une proposition de taxe sur les plus-values, défendue par les socialistes flamands. La Belgique, avec un déficit public de 4,4% de son produit intérieur brut (PIB), est l’un des sept pays européens poursuivis pour violation des règles budgétaires de la zone euro.
Gouvernement futur
Autour de la N-VA, quatre partenaires s’étaient mis d’accord en juillet pour discuter d’un futur gouvernement. Il s’agit des libéraux du Mouvement réformateur (MR), du parti centriste Les Engagés et, côté néerlandophone, des chrétiens-démocrates (CD&V) et du Vooruit, l’ex-Parti socialiste flamand, seul partenaire de gauche. Ces cinq partis représentent ensemble une majorité de 81 des 150 sièges de la Chambre des députés belge.
A l’issue des consultations avec le roi Philippe, un autre négociateur, qui pourrait être M. De Wever lui-même, devrait en principe être désigné pour reprendre les négociations. Celles-ci pourraient durer encore plusieurs semaines, comme c’est généralement le cas dans ce royaume. Réputée ingouvernable, la Belgique avait vécu 541 jours sans gouvernement pleinement fonctionnel en 2010-2011.
Un record dont le pays n’était pas si loin lorsque la coalition de sept partis emmenée par l’actuel Premier ministre Alexander De Croo a finalement vu le jour à l’automne 2020, 493 jours après les élections de 2019. Le vote du 9 juin – coïncidant avec les élections européennes – a été marqué par une victoire de la droite et du centre-droit, avec un alignement inédit de la Wallonie (sud francophone) avec la Flandre (nord néerlandophone) où la droite est traditionnellement majoritaire.
La coalition de sept partis dirigée par Alexander De Croo perd alors sa majorité. Cette coalition s’appuie fortement sur la gauche francophone. Le Premier ministre sortant est chargé de gérer les affaires courantes jusqu’à la nomination de son successeur.
En Belgique, la N-VA était déjà associée au pouvoir entre 2014 et 2018 mais le poste de Premier ministre n’est jamais revenu à un représentant de ce parti qui se revendique « nationaliste » et revendications « un degré maximal d’autonomie » pour les régions de Flandre et de Wallonie afin qu’elles puissent diriger « une politique adaptée à leur propre communauté ».