La figure de la mouvance islamiste au Royaume-Uni, le prédicateur radical Anjem Choudary, a été condamné, mardi 30 juillet, à la réclusion à perpétuité, pour avoir dirigé une « organisation terroriste ».
La lutte contre le terrorisme avance au Royaume-Uni. Le prédicateur radical et figure de la mouvance islamiste, Anjem Choudary, a été condamné mardi 30 juillet à la réclusion à perpétuité. Après un premier passage en prison au milieu des années 2010 pour soutien au groupe jihadiste Daesh, l’avocat de 57 ans d’origine pakistanaise a cette fois été reconnu coupable d’avoir dirigé une « organisation terroriste » interdite liée à plusieurs attentats meurtriers ces dernières années.
C’est une enquête conjointe, menée par le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada, qui pourrait l’envoyer en prison pour le reste de sa vie. Il est toutefois resté impassible à l’annonce de sa peine, assortie d’une période de sûreté de 28 ans, au tribunal de Woolwich Crown Court à Londres.
Des opinions « profondément ancrées et détestables »
Sa condamnation fait donc écho à celle de l’organisation Al-Mouhajiroun, interdite depuis 2010 au Royaume-Uni, qu’il dirigeait. Fondé en 1996, ce groupe a été impliqué dans plusieurs attentats à Londres, comme celui qui a fait huit morts le 3 juin 2017 à London Bridge ou l’assassinat en 2013 du soldat Lee Rigby.
L’enquête a révélé qu’Anjem Choudary avait pris la tête de l’organisation en 2014, lorsque son fondateur, Omar Bakri, un autre prédicateur de premier plan, était emprisonné au Liban. Le juge Mark Wall l’a décrit comme « un homme intelligent » et un « orateur persuasif », ajoutant que ses opinions étaient « fortes et odieuses ».
Anjem Choudary s’était imposé comme l’un des principaux représentants du « Londonistan », un mouvement islamiste radical implanté dans la capitale britannique au début des années 2000. Son objectif ultime aurait été de faire flotter le drapeau de l’islam au-dessus du 10 Downing Street, la résidence du Premier ministre.
Une arrestation avec la collaboration des Américains
Il avait pourtant veillé à ne pas franchir la ligne rouge de l’illégalité, grâce à sa connaissance du droit, jusqu’au milieu des années 2010. Il avait ainsi été condamné en 2016 à cinq ans et demi de prison pour avoir appelé à soutenir le groupe Daech, dans une série de vidéos diffusées sur YouTube, après avoir prêté allégeance à son chef de l’époque, Abou Bakr al-Baghdadi.
Libéré en octobre 2018, il a ensuite repris ses activités de prosélytisme en ligne de manière très active, selon les services de sécurité. Il a notamment commencé à intervenir lors de conférences en ligne du groupe Islamic Thinkers Society, basé à New York. Des agents américains infiltrés ont assisté à certaines de ces réunions, ce qui a conduit à son arrestation le 17 juillet 2023 à son domicile dans l’est de Londres.