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le possible rachat d’un de ses fournisseurs par Boeing oblige le constructeur à protéger ses programmes A220 et A350

L’avionneur américain Boeing souhaite racheter Spirit, qui fournit actuellement à Airbus les ailes de l’A220 et certains éléments du fuselage de l’A350. Impossible pour le consortium européen d’avoir son concurrent Boeing parmi ses fournisseurs. Airbus est donc en pleine négociation pour protéger la fabrication de ses futurs A220 et A350.

Airbus négocie avec Spirit, un de ses fournisseurs, qui pourrait bien rentrer dans le giron de son concurrent Boeing. L’avionneur européen souhaite maintenir ses livraisons d’ailes A220 et d’éléments de fuselage A350.

Il s’agit d’un effet collatéral de la crise chez Boeing qui a des répercussions embarrassantes pour Airbus. L’avionneur américain veut reprendre le contrôle de son sous-traitant Spirit, spécialisé dans les fuselages, ailes et supports de réacteurs. Un fournisseur qui travaille également pour Airbus.

En 2005, Boeing a cédé cette activité à un fonds canadien, qui l’a rebaptisée Spirit, mais le géant américain le regrette aujourd’hui : « Nous sommes probablement allés trop loin »Le PDG de Boeing, David Calhoun, l’a récemment admis.

Il faut dire que depuis, les problèmes se sont accumulés pour le géant américain. Multiplication des incidents graves en vol, avions cloués au sol, annulations de commandes et perte de confiance des compagnies aériennes, des événements qui ont conduit la FAA, l’agence américaine de la sécurité aérienne, à exiger ici fin mai de Boeing un plan d’action. Et l’acquisition de l’Esprit en fait partie.

Ce rachat pourrait avoir de lourdes conséquences pour Airbus, qui imagine mal son concurrent devenir son fournisseur. Plus sérieusement, Spirit est son unique fournisseur des ailes de l’A220, qu’il livre depuis son usine de Belfast en Irlande du Nord. La société travaille également sur le programme A350. Elle fournit les fuselages via son usine de Montoir-de-Bretagne et les livre à Airbus à Nantes, avant l’assemblage final à Toulouse.

Au fil des années, Spirit a accru son activité chez Airbus en livrant des pièces pour les A330 et A320. En 2023, l’Européen est devenu son premier client en volume, avec des lots livrés pour 726 avions, contre 359 pour Boeing. Dans ces conditions, les contrats de livraison des ailes de l’Airbus A220 et des tronçons de fuselage de l’A350 risquent-ils d’être remis en cause ?

« Nous sommes en discussion avec Spirit pour protéger l’approvisionnement de nos programmes et définir une trajectoire plus durable, tant opérationnellement que financièrement, pour les différents lots dont Spirit est aujourd’hui responsable », a confirmé au Figaro Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus. Discussions pour l’instant sur « un stade précoce ». Plusieurs options sont envisagées, notamment « l’achat de certaines activités ».

Car Spirit envisage de céder les sites de Montoir-de-Bretagne et de Belfast, deux des neuf usines qui forment son réseau mondial et concernent directement Airbus. Plus de 4 000 salariés sont concernés.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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