Le positionnement d’Ursula von der Leyen face à l’extrême droite fait débat
L’extrême droite n’était pas représentée au débat organisé jeudi 23 mai entre les dirigeants des partis politiques européens, qui sont leurs candidats à la présidence de la Commission. Mais, alors que les sondages voient sa percée lors des élections au Parlement européen, qui auront lieu du 6 au 9 juin, elle a été au cœur des débats entre les cinq participants : la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, pour le Parti populaire européen (PPE, conservateurs), le député européen Sandro Gozi pour les libéraux de Renew Europe, son collègue Terry Reintke pour les Verts, le président du Parti de la gauche européenne Walter Baier pour l’extrême gauche et le commissaire à l’emploi Nicolas Schmit pour les sociaux-démocrates (S&D).
Les droites nationalistes et populistes – les Conservateurs et Réformistes européens (ECR), dont font partie Fratelli d’Italia de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, et Identité et Démocratie (ID), dont fait partie le Rassemblement national (RN) – n’ont pas eu été invité par l’Union européenne de radiodiffusion, qui a organisé l’événement au Parlement européen. « Ils n’ont pas désigné de tête de liste pour la présidence de la Commission »explique un porte-parole de l’assemblée législative communautaire.
On aurait pourtant aimé les entendre réagir aux échanges parfois tendus entre Ursula von der Leyen d’un côté et ses concurrents de l’autre sur l’opportunité, ou non, de s’allier avec l’extrême droite au Parlement européen. L’ancien ministre d’Angela Merkel, dont le parti devrait rester la force politique leader à la Chambre après les élections de juin, a réitéré ses lignes rouges : « J’ai trois principes : les partis avec lesquels je travaille sont pro-européens, ils soutiennent l’Ukraine et l’État de droit ».
Collaboration avec Meloni
Dans ce contexte, elle dit exclure tout rapprochement avec le RN, Alternative pour l’Allemagne (AfD) et la Konfederacja polonaise – ce sont « Les marionnettes de Poutine veulent détruire l’Europe »a soutenu l’Allemand – mais il ne s’abstient pas de coopérer avec le parti de Giorgia Meloni. «Elle est clairement pro-européenne, anti-Poutine et favorable à l’État de droit. Si cela se confirme, nous proposerons de travailler ensemble. »a assuré Ursula von der Leyen. « Ce que j’entendsa commenté l’eurodéputé vert Daniel Freund, c’est : je veux Meloni au PPE”.
« Je suis prêt à travailler avec toutes les forces démocratiques, mais ECR ou ID ne correspondent pas aux valeurs fondamentales que nous défendons », a répondu Nicolas Schmit, dont le groupe devrait rester en deuxième position à l’issue du scrutin, derrière le PPE. Le Luxembourgeois a notamment écrasé Giorgia Meloni, qui, en Italie, selon lui, prenait des décisions « contre les droits des femmes et (la liberté de) médias « . » Je ne peux pas imagineril a dit à la femme qui est toujours sa patronne à la Commission, que vous partagez son idée de l’Europe. » Sandro Gozi, de son côté, a déclaré « Je ne comprends pas que le PPE et Ursula von der Leyen soient prêts à s’ouvrir au ECR, Meloni, Zemmour, Vox, qui luttent contre l’Union européenne et veulent (là) démanteler de l’intérieur.
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