Le gouvernement cherche à dissuader le Parti socialiste (PS) de voter une motion de censure en le rappelant à ses rangs. » responsabilité « ancien parti au pouvoir. C’est une manière d’accentuer les divisions de plus en plus visibles au sein de la gauche.
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a souligné, mercredi 27 novembre, « responsabilité incroyable » socialistes si la gauche déposait une motion de censure, les exhortant à « rompre avec leurs liens » avec La France insoumise (LFI).
Michel Barnier reçoit également mercredi soir à Matignon les chefs des groupes parlementaires socialistes, Boris Vallaud pour l’Assemblée nationale et Patrick Kanner pour le Sénat, dans le cadre de ses consultations avec les groupes politiques. Le Premier ministre pourrait aussi tenter de convaincre les écologistes Cyrielle Chatelain pour l’Assemblée et Guillaume Gontard pour le Sénat, qu’il verra dans la foulée.
«Le Rassemblement national ne détient pas seul la clé du résultat final du vote sur une éventuelle motion de censure. Une voix vaut une voix »a également soutenu le porte-parole du gouvernement à l’issue du conseil des ministres.
« Je crois à l’esprit de responsabilité du groupe socialiste »a affirmé de son côté le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, sur France Inter. Le PS a tenu « les clés du pouvoir pour longtemps » et il avait « entre 2012 et 2017 une capacité à redresser nos comptes publics » après la crise des subprimes, s’est-il félicité.
« Balayez devant votre porte »
Les partis de gauche alliés au Nouveau Front populaire (NFP) – PS, LFI, PCF et Écologistes – ont promis de déposer une motion de censure lorsque le Premier ministre utilisera l’article 49.3 pour permettre l’adoption du budget sans vote, étant privé de une majorité absolue. Or, si le RN joint ses voix à celles de la gauche, ils feront tomber le gouvernement.
La perspective d’une chute du gouvernement a ravivé les divisions au sein de la gauche, notamment sur les suites à donner à l’hypothétique chute du gouvernement Barnier.
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Au lieu de soutenir la candidate du NFP à Matignon, Lucie Castets, Boris Vallaud a plaidé dimanche pour un dialogue entre tous les partis pour « se poser la question des conditions de non-censure ». L’initiative a été remarquée, voire saluée, par plusieurs personnalités de l’exécutif, mais Boris Vallaud ne compte aborder le sujet qu’après le budget.
Les députés socialistes n’ont laissé aucun doute sur leurs intentions lors d’une réunion de groupe mercredi. « Il a été constaté, par un consensus réel, unanime et absolu, que s’il y a 49,3, nous censurons »a rapporté une source socialiste. L’ancien président de la République et député socialiste de Corrèze François Hollande a justifié la censure par « ce qu’il y a dans le budget et l’attitude du gouvernement depuis le début des débats ».
Patrick Kanner, chef de file des sénateurs socialistes, a rejeté la responsabilité de la situation sur le chef de l’Etat, laissant entendre que Maud Bregeon « balayez d’abord votre propre porte » car c’est Emmanuel Macron, qu’elle soutient, qui « dissous de manière irresponsable » l’Assemblée nationale « dans un caprice vengeur d’un homme vexé ». « Nous ne serons pas les otages de cette situation politique »où le « socle commun » du gouvernement de droite et du centre « n’a rien de commun sauf le nom »» a soutenu Patrick Kanner sur Public Sénat.