Maria Zakharova a pris un appel jeudi en plein briefing alors que son micro était allumé. Toute la salle a entendu et l’extrait passe en boucle sur les réseaux sociaux.
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La scène est surréaliste. Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, s’est interrompue en pleine conférence de presse, jeudi 21 novembre, pour répondre à un appel téléphonique. Sauf que le micro était allumé et que toute la salle entendait la conversation. Son interlocuteur masculin, dont l’identité n’a pas été précisée, lui a expressément demandé de ne pas commenter le tir d’un missile balistique intercontinental dans la région de Dnipropetrovsk, dont Kiev a accusé Moscou dans la matinée.
«Bonjour Macha (diminutif de Maria) ? Nous ne commentons pas l’attaque au missile balistique contre Ioujmach (Nom russe de l’usine ukrainienne de missiles Pivdenmach)dont les médias occidentaux ont commencé à parler »peut-on entendre dans cette séquence, largement retranscrite par les médias russophones. Le porte-parole raccroche alors, sans commenter cette interruption, et continue comme si de rien n’était, de répondre par visioconférence à une question d’un journaliste.
Selon l’armée de l’air ukrainienne, le Dnipro a été visé par une frappe impliquant plusieurs types de missiles russes dont un missile balistique intercontinental, pour la première fois dans un conflit de l’histoire. Moscou n’a pas encore commenté cette accusation : l’armée russe est restée silencieuse, tout comme le Kremlin. Impossible de savoir s’il s’agit réellement d’une erreur, commente le média indépendant Agent, ou si cette fausse bourde est une mise en scène. Le passage a été supprimé de la rediffusion sur la chaîne YouTube du ministère russe des Affaires étrangères, mais pas de la rediffusion sur Rutube, via la chaîne Russia Today.
Certains observateurs considèrent cet extrait comme une forme de revendication indirecte. Maria Zakharova, de son côté, a déclaré à l’agence Tass qu’elle avait demandé « aux experts » si l’un des dossiers en cours faisait partie de ses prérogatives. « La réponse est venue lors du briefing : le ministère des Affaires étrangères ne fait aucun commentaire. »