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l’extrême droite, une galaxie composite en treize portraits

Jusqu’à présent, dans les équilibres politiques communautaires, ce mouvement parlementaire a eu un rôle marginal, exclu de la majorité centrale formée au Parlement par le PPE, les sociaux-démocrates (S&D, 140 sièges) et les libéraux de Renew (102). . D’autant que ses élus sont dispersés. Certains (68) appartiennent au groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR), dont les principales délégations sont les Polonais du parti Droit et Justice (PiS, 24) et les Italiens de Fratelli d’Italia, de Giorgia Meloni (9). . D’autres (58) siègent dans le groupe Identité et démocratie (ID), comme les 23 élus de la Ligue de l’Italien Matteo Salvini et les 18 représentants du Rassemblement national de la Française Marine Le Pen.

D’autres encore n’appartiennent pour l’instant à aucun groupe, comme les douze membres hongrois du Fidesz, suspendus, puis expulsés (en 2021) du PPE en raison des atteintes à l’État de droit et aux libertés commises par le gouvernement de Viktor Orban.

Evolution des soldes

A l’issue du scrutin, les élus de ces partis pourraient occuper à eux seuls un quart des sièges dans l’Hémicycle, contre 18% aujourd’hui. Symétriquement, la « grande coalition » qui structure l’équilibre de l’Assemblée parlementaire devrait décliner, notamment en raison de l’érosion des sociaux-démocrates et des libéraux, mais rester majoritaire. Cette évolution des équilibres pourrait inciter le PPE à se tourner davantage à droite, du moins sur certains sujets.

Ursula von der Leyen, la présidente (PPE) de la Commission, qui souhaite être reconduite dans ses fonctions après les élections de juin, a ouvert la porte à une coopération, voire à une alliance – ce qui serait un bouleversement – ​​avec ECR. Une collaboration avec ce dernier « Cela dépend beaucoup de la composition du Parlement et de qui appartient à quel groupe », a lancé le président de la Commission le 29 avril, lors d’un débat avec sept autres candidats des principaux partis européens. Cependant, elle a exclu de travailler avec le groupe ID.

Cette distinction n’est pas nouvelle. Au Parlement européen, ECR, qui assure la vice-présidence, est plus impliqué dans le travail parlementaire et a déjà travaillé avec les partis de la majorité sur certains textes, tandis que les députés ID sont plutôt dans une posture cassante et soumise. à un « cordon sanitaire ».

Par ailleurs, depuis un an et demi, Ursula von der Leyen et Giorgia Meloni affichent leur bonne entente et leur coopération en matière de politique migratoire, principal thème commun à tous les partis d’extrême droite. Finalement, les options défendues par le président du conseil italien sont rapidement devenues un terrain d’entente avec d’autres larges segments de l’hémicycle. La politique d’accords avec les pays de transit de migrants, initialement imaginée par l’Union européenne, s’est intensifiée, une complicité matérialisée par les visites conjointes des deux dirigeants en Tunisie, à l’été 2023, et en Egypte, en mars.

L’externalisation du traitement des demandes d’asile, inspirée du Royaume-Uni et promue par Mme Meloni, fait désormais partie du programme du parti du président de la Commission, le PPE. Symbole de l’importance que la chef de l’exécutif italien attache à sa politique européenne, elle a annoncé le 28 avril qu’elle dirigerait elle-même la campagne de son parti.

Grande diversité de postes

Les députés du groupe ECR seraient-ils plus « eurocompatibles », plus « modérés » ou encore plus disposés à coopérer, dans le cadre d’une majorité alternative, que ceux d’ID ? Sur la scène en pleine recomposition de l’extrême droite dans l’Union, la réponse ne va pas de soi. L’ECR est certainement structuré par les partis au gouvernement (Fratelli d’Italia) ou l’a été récemment (PiS polonais). Mais il accueille désormais le représentant à Strasbourg du parti d’Eric Zemmour, Reconquête !, et il donne toute la place à l’euroscepticisme virulent du PiS.

La grande diversité de positions sur de nombreux sujets des partis ECR, qui se reflète dans notre galerie de portraits (cela est également vrai pour les membres d’ID), pourrait compliquer l’option d’un plus grand rapprochement avec le PPE.

Sans attendre le verdict des urnes, les deux groupes ECR et ID se sont lancés dans une compétition pour attirer à leurs côtés le plus grand nombre de futurs élus. Très sollicité, le Fidesz hongrois est tenté de rejoindre l’ECR, mais cette perspective ne fait pas que des heureux au sein du groupe, dont certains membres voient d’un mauvais oeil la proximité de Viktor Orban avec Moscou. La grande réticence exprimée par le Suédois Charlie Weimers, dont l’adhésion à l’OTAN a été retardée par Budapest, en est un exemple.

Dans le contexte de la guerre lancée par Moscou contre l’Ukraine, le soutien à Kiev et les relations avec la Russie de Vladimir Poutine sont sans doute les questions qui divisent le plus aujourd’hui la droite et la droite. Vont-ils compliquer les relations avec le PPE ? A Strasbourg et Bruxelles, après le 9 juin, un éventuel changement d’alliance restera à construire.

Crédits photos : AFP, Union européenne, Parlement européen, REUTERS, AP, Freddy Schinkel

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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