Le pont de Baltimore s’est effondré : l’équipage du cargo coincé sous les décombres est toujours coincé à bord
Le 26 mars, le porte-conteneurs Dali est entré en collision avec l’un des piliers du pont Francis Scott Key à Baltimore, provoquant son effondrement et la mort de six ouvriers. Alors que les autorités américaines ont commencé à faire sauter des morceaux du pont pour dégager les débris, une vingtaine d’hommes sont toujours coincés à bord du cargo, rapporte la BBC.
Le navire, qui était au début d’un voyage de 27 jours entre Baltimore et le Sri Lanka, s’est échoué sous le pont effondré. Depuis sept semaines, l’équipage, composé d’une vingtaine de marins de nationalité indienne et d’un de nationalité sri-lankaise, n’a pas pu débarquer.
Enquêtes en cours
Plusieurs raisons empêchent leur retour sur la terre ferme. Premièrement, les restrictions de visa et le manque de laissez-passer terrestres, normalement requis pour les marins. Ensuite, les enquêtes en cours menées par la police fédérale américaine (FBI) et le National Transportation Safety Council, qui devront déterminer les circonstances exactes de l’accident.
Selon les premières informations, le Dali, battant pavillon singapourien, aurait subi une panne de son système de propulsion alors qu’il quittait le port de Baltimore. Peu avant l’impact, les agents de bord ont réussi à avertir les autorités du Maryland d’une éventuelle collision.
Les marins à bord continuent également d’entretenir le cargo, long de 300 mètres, qui bloque encore en partie le chenal d’accès au port.
Coupé du monde
Joshua Messick, directeur exécutif du Baltimore International Seafarers’ Center, une association qui œuvre pour la protection des droits des marins, a déclaré à la BBC que les hommes étaient « sans communication avec le monde extérieur » depuis plusieurs jours. En fait, leurs téléphones ont été récupérés par le FBI pour l’enquête.
Il déplore une « triste situation » pour ces marins, coincés à des milliers de kilomètres de chez eux, notamment pour ceux qui ont de jeunes enfants. Toujours selon Joshua Messick, les vingt et un membres de l’équipage disposent de cartes SIM et de téléphones portables temporaires, sans data. Ils auraient également reçu des colis de groupes communautaires et de particuliers.
Plusieurs syndicats de marins ont alerté sur la situation de l’équipage, notamment psychologique. « Quelle que soit la durée de l’enquête, les droits et le bien-être de l’équipage ne doivent pas être violés », a déclaré Dave Heindel, président du Syndicat international des marins, cité par la BBC.
A l’heure actuelle, personne ne sait encore quand le navire pourra être débloqué et rentrer au port, ni quand les marins pourront débarquer et, éventuellement, être rapatriés.
En attendant, les opérations de déblaiement se poursuivent. Ils visent à fragmenter le pont en segments plus petits et plus faciles à démonter avec les immenses grues qui, depuis des semaines, démontent petit à petit cette mécanique géante.