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le pompier le plus contaminé aux polluants éternels travaille à la caserne Pierre-Bénite au sud de Lyon

La première campagne menée auprès d’une vingtaine de pompiers a confirmé leur exposition aux PFAS, contenus dans les mousses anti-incendie. Le record est détenu par Alexandre Archier, pompier affecté à la caserne d’une commune du sud de Lyon où se trouvent deux sites industriels émetteurs de ces éternels polluants.

Le Figaro Lyon

Il est le pompier français le plus contaminé par les éternels polluants. A 52 ans, dont 30 ans de carrière à la caserne de Lyon, Alexandre Archier fait partie de la vingtaine de pompiers dont la contamination aux PFAS, ces éternels polluants désormais bien connus à Lyon, a été testée dans le cadre de la campagne menée par EELV. Des mèches de cheveux ont été collectées le 16 mai sous le contrôle d’un huissier et envoyées à un laboratoire spécialisé, avant publication des résultats le 28 mai, peu avant l’examen au Sénat d’une loi sur la limitation de ces PFAS. Si l’ensemble des 19 pompiers de plusieurs départements, comme une bonne partie de la population, présentent des traces de ces molécules, Alexandre détient le record du taux le plus élevé.

« Je ne m’attendais pas du tout à ça, respire ce père de famille ligérien Figaro. Ce n’est pas anodin quand on entend parler de cette exposition. Sur les sept molécules de cette famille des perfluorates, qui en compte des milliers, quatre ont été retrouvées dans les cheveux d’Alexandre. Car les pompiers sont particulièrement exposés à ces éternels polluants contenus dans les mousses anti-incendie. La campagne de tests vise donc à répondre à « une double urgenceselon les syndicats, » légiférer sur les PFAS et prendre des mesures pour préserver la santé des pompiers.

PFAS dans les mousses anti-incendie

«C’est un premier testglisse Alexandre, vous devez saisir le niveau de gravité. Rechercher une interprétation de mes résultats ». Il prévoit initier un suivi médical pour répondre à certaines des questions soulevées par ce diagnostic. Des questions qui résonnent d’autant plus fort dans la vallée de la chimie, où il travaille depuis 11 ans. Le quinquagénaire est affecté à la caserne Pierre-Bénite, précisément la ville où sont basées les entreprises Daikin et Arkema, émettrices de ces éternels polluants depuis des décennies.

« Avant, j’ai travaillé 15 ans à Saint-Priest dans une équipe dédiée aux risques chimiques et radiologiques, avec des exercices sensibles en usine tous les 15 jours, précise-t-il. J’ai passé 30 ans dans ce couloir de chimie”. Trente ans également au contact de ces agents moussants, indispensables pour éteindre les incendies de véhicules, d’hydrocarbures ou de bennes à déchets, mais remplis de PFAS. « On ne les manipule pas directement, c’est vrai, mais au début de ma carrière il m’est arrivé de marcher sur ces tapis en mousse qui servent à éteindre les incendies »il dit.

« Avons-nous suffisamment de recul et d’analyse pour dire qu’il existe un risque de développer une maladie ?, demande Alexandre alors que de nombreux collègues sont potentiellement concernés. Dans l’attente d’éventuelles études plus larges comme le demande EELV, les pompiers demandent à être reconnus comme un métier dangereux.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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