le plus sportif des SUV urbains ?
Ce dernier modèle Alfa Romeo joue à cache-cache avec nous depuis quelques temps. Déjà parce qu’on pensait autrefois qu’il s’appellerait Brennero, du nom d’un col italien, comme le Tonale et le Stelvio. Ensuite parce qu’on l’avait vu en version camouflée, mais on l’avait aussi a priori surpris en version découverte via une image volée au système multimédia…
En tout cas, voici enfin Milan sans camouflage, mais non sans artifice, présenté à la presse internationale. Devine où? Eh bien, sans grande surprise, à Milan, berceau historique de la marque, qui a vu les premiers modèles sortir de ses ateliers en 1910.
Et qu’avons-nous sous les yeux ? Le Milano est sans doute, de par ses attributs stylistiques, un SUV ou plutôt un crossover urbain, comme les Renault Captur, Ford Puma, Peugeot 2008, mais aussi la Fiat 600 ou la Jeep Avenger, ses plus proches cousins techniques, puisqu’il utilise le CMP/ Plateforme e-CMP. Ses mensurations (4,17 m de long, 1,78 m de large, 1,5 m de haut) sont également très proches de celles de la Fiat 600 (2 cm de moins en hauteur pour la seule différence).
Alfa Romeo parle cependant d’une « nouvelle compacte », issue du segment B (et non B-SUV), destinée à remplacer à la fois les anciennes MiTo et Giulietta. Surprenant! Pour nous, ce n’est pas vraiment exact. Le Milano (un garçon, puisque pour nous c’est un crossover) est plutôt l’interprétation Alfa de la 600 avec le logo Fiat ou Abarth, ou de l’Avenger avec le logo Jeep. Et une émanation plus lointaine mais toujours techniquement proche des Peugeot 2008, DS 3 ou Opel Moka.
Un plastique bien différent de ses cousins
Le Milano propose un physique très différent de ce que l’on a déjà découvert chez les concurrents du même groupe. Il est vrai que Stellantis parvient à rendre ses SUV urbains très différents à partir d’une même plateforme.
Ici, on a des proportions à la fois compactes et musclées. Les fondamentaux sont toujours là, on reconnaît un modèle Alfa au premier coup d’oeil, mais avec des originalités. Ainsi, deux versions de la calandre typique du Scudetto : la « Progresso » au motif serpent, symbole de la maison Visconti, et la « Leggenda » soulignant le nom de la marque, seront proposées au choix.
Les optiques sont travaillées, moins fines et plus géométriques qu’à l’habitude, donnant un look particulier. Particulièrement, c’est aussi ce que l’on retient de la partie arrière, où la bande qui relie les feux est pour le moins surprenante pour un modèle Alfa. Pas des plus heureux, selon les angles, à notre avis. Et cela rappelle un peu (de loin, hein) celui du dernier Suzuki S-Cross.
Un intérieur moderne et sportif
A l’intérieur, les codes Alfa sont présents, mais réinterprétés de manière moderne, comme on l’a vu sur la Tonale. Les compteurs sont toujours logés dans des fûts ronds, appelés « cannocchiale », qui signifie « télescope » en italien. L’écran multimédia de 10,25 pouces, personnalisable par glisser-déposer des widgets disponibles, est toujours un peu tourné vers la star : le conducteur. Et les aérations arborent le motif trèfle à quatre feuilles (quadrifoglio) si cher à la marque. Bon. Les sièges sont enveloppants et fournis par l’équipementier Sabelt.
L’espace à l’arrière est assez limité, au prix de l’utilisation de la version courte de la plateforme. Mais c’est aussi parce que le volume du coffre est annoncé à 400 litres, ce qui en fait l’un des plus importants de la catégorie, notamment par rapport à la taille. La Fiat 600 dans sa version électrique annonce seulement 360 litres (385 litres en thermique), pour une longueur identique, et l’Avenger 355 litres, mais elle est plus courte (4,08 m). Et le Milano offre également un espace de rangement pour les câbles de chargement sous son capot avant. Idéal lorsque le coffre est plein, et pour éviter de salir les bagages.
Une base technique connue, une version vitaminée « Veloce »
Techniquement, le Milano intègre des éléments bien connus du groupe Stellantis. Ainsi, en version électrique, il est équipé du nouveau moteur de 156 ch, couplé à la batterie d’une capacité brute de 54 kWh (51 kWh net). L’autonomie mixte WLTP est annoncée à 410 km, soit un peu plus que les autres modèles du groupe (entre 400 et 406). Et les capacités de recharge sont bien connues : 11 kW en courant alternatif sur borne publique ou wallbox triphasée, et 100 kW maximum sur borne rapide, ce qui permet de récupérer de 10 à 80 % de capacité en 30 minutes. Bien, mais pas génial.
Toujours électrique, cette proposition de 156 ch sera complétée par une version beaucoup plus sportive, en finition « Veloce ». Comme sur l’Abarth 600, elle offrira 240 ch, une puissance bien plus confortable, mais surtout, des trains roulants avec des barres antiroulis plus sportivement calibrées, un abaissement de 25 mm, des disques de 380 mm à l’avant pincés par 4 pistons. des étriers monoblocs, d’énormes jantes de 20 pouces et enfin, un différentiel mécanique autobloquant de type Torsen pour améliorer les capacités de traction et répartir le couple et la puissance de manière optimale.
Le Milano n’existera pas uniquement en version électrique. Comme ses cousins, il proposera une offre thermique, qui inclura sans surprise le nouveau 1.2 PureTech en sans une version micro-hybridée MHEV 48v, qui permet de rouler en 100% électrique dans certaines conditions. Elle développe 136 ch et a abandonné la fameuse courroie qui se désagrège dans l’huile, pour adopter une chaîne, a priori plus fiable. La transmission est une boîte de vitesses manuelle à double embrayage à 6 rapports, qui intègre un moteur électrique de 21 kW. Alfa annonce, comme d’autres marques, un fonctionnement « jusqu’à 50 % du temps à l’électrique en ville ».
Enfin, grande première dans la catégorie (enfin pour un modèle Stellantis), l’hybride thermique Milano sera disponible en version Q4. Oui, la transmission intégrale, sur laquelle nous n’avons pas pu obtenir beaucoup de détails.
Le niveau d’équipement sera digne de la catégorie premium revendiquée par la marque. Sièges avant électriques et massants, hayon électrique, conduite autonome niveau 2, stationnement semi-autonome, services connectés, mise à jour OTA (Over the air, online), navigation connectée avec planificateur d’itinéraire « EV router » pour les versions électriques, application smartphone qui vous permet pour contrôler à distance la voiture, connaître son niveau de charge et démarrer le préconditionnement thermique. Enfin, Alfa Romeo, comme Peugeot et DS, introduit pour la première fois le Chat GPT dans l’un de ses modèles avec cette Milano, via la commande vocale ‘Hey Alfa’…
Au lancement, la Milano sera disponible dans une édition spéciale simplement appelée « Speciale », et avec l’hybride de 136 ch et l’électrique de 156 ch. L’installation d’une wallbox à la maison est incluse dans cette offre de lancement. La version batterie 240 ch et la transmission thermique Q4 arriveront plus tard.
On ne connaît pas tous les tarifs de la gamme, mais la version Speciale Ibrida 136 ch débutera à 31 000 €, et la Elettrica 156 ch Speciale débutera à 40 500 €. Ce qui somme toute semble assez compétitif par rapport à la concurrence au sein du groupe Stellantis, même si on ne connaît pas exactement le contenu des équipements.