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Le plus gros problème de Samsung n’est pas de réussir à concevoir ses derniers smartphones pliables

Alors que Samsung dévoile fièrement ses derniers smartphones pliables, c’est en interne que l’entreprise pourrait bien céder à une contestation sociale sans précédent.

Source : Unsplash

Pour la première fois en 55 ans d’histoire, Samsung Electronics est confronté à une grève majeure. Le syndicat national Samsung Electronics Union (NSEU), qui compte 30 000 membres et représente un quart des salariés sud-coréens de l’entreprise, a lancé une action de trois jours qui a mobilisé plus de 6 500 salariés. Et ce n’est qu’un début : une grève illimitée a été annoncée à compter du 10 juillet 2024, aujourd’hui.

Mais pourquoi maintenant ? Le timing n’est pas anodin. Cette action intervient alors que Samsung vient d’annoncer des résultats financiers hallucinants, avec un bénéfice opérationnel multiplié par 15 au deuxième trimestre. À cela s’ajoute l’Unpacked où ont été annoncés les Samsung Galaxy Z Flip 6, Z Fold 6, le Galaxy Ring, de nouveaux écouteurs, des montres dont l’Ultra… sans compter que Samsung est partenaire officiel des JO de Paris. De quoi faire grincer des dents les salariés qui ont le sentiment de ne pas recevoir leur juste part du gâteau.

Les revendications : plus qu’une question de salaire

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce mouvement ne se résume pas à une simple demande d’augmentation. Bien sûr, le syndicat considère que l’augmentation de 5,1 % proposée par la direction est insuffisante. Mais les revendications vont bien au-delà. Après des décennies d’attitudes antisyndicales, les salariés veulent une réelle reconnaissance de leurs droits.

On parle de transparence sur les bonus : comment sont-ils attribués ? Les salariés réclament des réponses claires. Sans parler de l’augmentation des congés payés : un jour de plus par an, c’est ce qui est demandé. Ces revendications reflètent un malaise plus profond, celui des salariés qui se sentent délaissés malgré leur contribution au succès de l’entreprise.

Cette grève intervient à un moment particulier pour Samsung. L’entreprise est en pleine course technologique, notamment dans le domaine des puces mémoires à haut débit, indispensables à l’intelligence artificielle. Des rumeurs persistent selon lesquelles Samsung serait à la traîne par rapport à son concurrent SK Hynix dans ce domaine stratégique. Cette pression technologique pourrait-elle expliquer la réticence de Samsung à céder aux revendications de ses salariés ?

L’entreprise craint-elle que des concessions sociales nuisent à sa compétitivité sur un marché ultra-concurrentiel ? Il faut comprendre que ce mouvement social est exceptionnel chez Samsung. Pendant des décennies, l’entreprise a farouchement résisté à toute forme de syndicalisation. Ce n’est qu’en 2020 que le groupe a finalement autorisé ses salariés à se syndiquer, sous la pression de critiques persistantes sur ses pratiques antisyndicales.

Cette ouverture tardive explique peut-être l’ampleur et la détermination du mouvement actuel. Les salariés, longtemps privés d’une voix collective, semblent déterminés à rattraper le temps perdu.

Même si Samsung affirme que ses activités ne sont pas affectées, le syndicat affirme que des perturbations ont déjà eu lieu, notamment dans la production de semi-conducteurs. Si le mouvement se poursuit, les conséquences pourraient être importantes, non seulement pour Samsung, mais pour toute l’industrie technologique qui dépend de ses composants.


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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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