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Le plan arabe en quatre étapes pour l’après-guerre à Gaza

L’Arabie saoudite a clarifié les contours de sa vision post-Gaza lors de la dernière visite du secrétaire d’État américain Antony Blinken à Riyad, a-t-on appris. L’Orient-Le Jour de deux sources diplomatiques arabes. Le royaume a soumis au chef de la diplomatie américaine un projet résumant les étapes devant conduire à la reconstruction de l’enclave et à la reconnaissance de l’Etat palestinien. Ce document résume la position de cinq pays arabes, l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis, le Qatar et la Jordanie, mais aussi celle de l’Autorité palestinienne (AP). La feuille de route comprend quatre étapes.

Pour parvenir à la standardisation

Le premier concerne le retour de l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza, fournissant au gouvernement palestinien tous les moyens nécessaires pour mener à bien sa mission, et le début de la reconstruction de l’enclave. La deuxième étape concerne la situation en Cisjordanie. La feuille de route prévoit de transformer les « zones B », qui sont administrativement sous autorité palestinienne mais sous contrôle sécuritaire et militaire israélien, en « zones A », qui sont censées être entièrement sous l’administration et le contrôle d’Israël. gouvernement à Ramallah. Cela signifie donner aux Palestiniens plus que ce que prévoient les accords d’Oslo. Ce processus doit être mené, selon le document, parallèlement à une restructuration des institutions sécuritaires et militaires de l’Autorité palestinienne. La troisième étape comprend des négociations concernant les points non réglés : la question de Jérusalem, celle des colons, celle des réfugiés, celle de l’eau et celle de la délimitation des frontières entre les deux Etats. La quatrième étape implique la création d’un État palestinien reconnu internationalement comme un État indépendant et souverain. Aux yeux de Riyad, cette dernière serait suivie de la signature d’un accord de normalisation entre le royaume saoudien et Israël.

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Selon nos informations, Antony Blinken a estimé que ce document nécessitait un examen approfondi de la part de Washington. Pour rappel, le gouvernement de Benjamin Netanyahu ne semble pas enclin à abandonner son offensive sur Rafah malgré les nombreuses mises en garde américaines. Du côté des pays arabes, « il existe désormais la conviction que la solution à deux Etats ne verra pas le jour sous le gouvernement de Netanyahu », indique un diplomate arabe à L’OLJ. « Cependant, ils espèrent que les Américains changeront la situation politique en Israël », ajoute-t-il.

Le prince héritier Mohammad ben Salmane a en tout cas explicitement demandé à Antony Blinken des garanties officielles de la part des Etats-Unis pour mettre fin au conflit à Gaza et promouvoir la création d’un Etat palestinien, selon nos informations.

Des accords bilatéraux ?

Lors de sa visite, le chef de la diplomatie américaine a officiellement admis que les États-Unis étaient prêts à offrir des garanties de sécurité à l’Arabie saoudite si elle normalisait ses relations avec Israël. Mais cette normalisation se heurte au refus israélien de faire des concessions sur la question palestinienne, condition sine qua non pour Riyad. « Il n’y aura pas de normalisation sans progrès sur cette question », déclare L’OLJ l’un des diplomates arabes interrogés.

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Selon les informations de GardienL’Arabie pousse cependant pour un plan B qui impliquerait un accord bilatéral avec les Etats-Unis, sans nécessiter une normalisation avec l’Etat hébreu, le plus important pour le royaume étant d’obtenir des garanties de sécurité de la part des Etats-Unis, mais aussi une possibilité de développer son programme nucléaire civil.

Parmi les autres idées proposées par Riyad, l’organisation de deux conférences auxquelles participeraient tous les acteurs concernés. La première porterait sur la question de la création d’un Etat palestinien sous tutelle internationale et régionale, c’est-à-dire avec la participation de l’Iran et de la Turquie, afin d’éviter tout obstacle à un accord palestino-palestinien ou toute perturbation d’un tel accord. règlement, tandis que la Turquie pourrait également servir de garantie vis-à-vis du Hamas. La deuxième conférence porterait sur la reconstruction de Gaza, tout en établissant les conditions d’une stabilité à long terme, afin qu’elle ne soit pas suivie, au bout d’un certain temps, d’une nouvelle guerre qui détruirait tout ce qui a été accompli.

L’Arabie saoudite a précisé les contours de sa vision de l’après-Gaza lors de la dernière visite du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken à Riyad, a appris L’Orient-Le Jour auprès de deux sources diplomatiques arabes. Le royaume a soumis au chef de la diplomatie américaine un projet résumant les étapes qui doivent conduire à la reconstruction de l’enclave…

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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