Le piratage informatique russe d’un barrage hydraulique de l’Yonne était un faux
Des hackers russes ont affirmé avoir piraté le logiciel contrôlant l’ouverture des vannes du barrage de Courlon-sur-Yonne. Ils avaient, en réalité, cyberattaqué une petite installation privée dans un village de 300 âmes de la Marne, à Courlande.
Le barrage de Courlon-sur-Yonne, exploité par les Voies navigables de France, a-t-il été la cible de hackers russes début mars 2024 ? La chaîne Telegram CyberArmyofRussia_Reborn a publié le mois dernier une vidéo dans laquelle il était affirmé que des pirates russes avaient réussi à saboter, à distance, la centrale hydroélectrique de Courlon-sur-Yonne construite à côté du barrage et gérée par Énergies France. Une information partagée par le journal Le mondedans son édition du mercredi 17 avril.
Toujours selon les médias français, « les images du barrage filmées avec un drone, probablement volé, sont couplées à des extraits vidéo de logiciels de contrôle de l’ouverture des vannes. Les hackers se filment en train de manipulez-le pour évacuer l’eau en aval.
Une affaire prise au sérieux
En réalité, cette manœuvre criminelle n’a pas eu lieu comme pourrait le laisser penser cette vidéo. L’affaire était toujours prise au sérieux par les forces de l’ordre locales. « J’en suis très vaguement conscient. Les gendarmes m’ont contacté afin de prévenir la société gestionnaire de la centrale hydroélectrique (le groupe Énergies France, NDLR) », commente Christina Rangdet, la maire de Courlon-sur-Yonne.
Le monde, encore une fois, rapporte que début mars, il y a eu une intrusion informatique dans le logiciel de contrôle d’une installation hydroélectrique française, par le groupe russe Sandworm. Mais il s’agissait en réalité d’un petit moulin à eau situé à Courlandon (village de 300 habitants dans la Marne), une petite installation privée sur la Vesle, la rivière locale.
Pourquoi l’opération « place net » a-t-elle été mise en place dans l’Yonne ?
« Cette vidéo est un montage grossier, je confirme qu’elle est fausse », a réagi le groupe Énergies France, entreprise française spécialisée dans la gestion et la maintenance des centrales hydroélectriques, dont celle de Courlon-sur-Yonne. « Une centrale électrique ne contrôle pas un barrage. Nous sommes de simples producteurs d’hydroélectricité. Quoi qu’il arrive, nous sommes indépendants de ce genre de risque. » Construite en 1988, la centrale de Courlon a une puissance installée de 3,3 mégawatts et une production annuelle de 12 gigawattheures.
Contactée ce jeudi 18 avril 2024, la société Voies navigables de France (VNF), l’opérateur national qui entretient, exploite et exploite rivières, canaux et rivières, n’a pas encore répondu à nos questions.
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Thomas Ribierre