« Le piège calédonien de l’histoire »
L’EDITORIAL DU FIGARO – Comme François Mitterrand avant lui, Emmanuel Macron a surpris tout le monde en se rendant à Nouméa. Mais comment résoudre en quelques semaines ce qui aurait dû l’être en plusieurs années ?
Le passé ne meurt pas, pensait William Faulkner, il n’est même jamais passé. C’est malheureusement l’impression que donne l’actualité calédonienne. 1984-2024, deux dates, mais le même climat de guerre civile, la même haine raciale et la même réponse présidentielle pour tenter d’y mettre un terme. Il y a quarante ans, François Mitterrand surprenait tout le monde en se rendant à Nouméa où s’affrontaient indépendantistes et loyalistes. Un séjour de douze heures, pour, annonce-t-il, renouer les fils du dialogue. Vaine initiative. Il a fallu quatre ans pour que les armes se taisent. Pour une paix finalement fragile, comme aujourd’hui en témoigne ! En rejoignant l’archipel ces dernières heures, Emmanuel Macron avait la même ambition : déminer les terres pour que les « calme » revenir.
Y parviendra-t-il mieux que son lointain prédécesseur ? Comme lui, il a décidé de donner du temps au temps. Une chose est sûre : la réforme du corps électoral ne passera pas cet été. Mais pour le reste…