le picoprojecteur Xgimi se réinvente pour faire encore mieux

En repensant complètement le facteur de forme de son projecteur déjà populaire, Xgimi améliore son ergonomie. Si sa définition se limite au Full HD, le MoGo 3 Pro mise sur bien d’autres qualités.

Depuis plusieurs années, le constructeur chinois Xgimi s’est fait un nom sur le marché des picoprojecteurs abordables, ou du moins offrant un bon rapport qualité-prix. Le MoGo 2 Pro était déjà un modèle très intéressant, mais souffrait de quelques défauts comme l’absence de l’application Netflix qui nécessitait l’installation peu pratique d’un APK. Le MoGo 3 Pro (500 euros) corrige cela avec une application native, grâce à l’utilisation du système d’exploitation Google TV.

Mais c’est surtout son design qui change complètement par rapport à son prédécesseur. Adieu l’enceinte aux allures de Sonos One, bienvenue à une forme cylindrique (20 cm de hauteur et 9,5 cm de diamètre) qui change complètement et améliore son ergonomie. La partie supérieure du cylindre coulisse sur un rail placé sur le côté et pivote pour se positionner horizontalement. On obtient ainsi un dégagement prévu avec un angle total de 130°. Il est cependant impossible de le mettre complètement à la verticale pour projeter une image au plafond par exemple.

Ergonomie ultra pratique

Ce système est extrêmement pratique puisque vous pouvez poser le MoGo 3 Pro sur une table basse et orienter le projecteur vers l’angle souhaité sans avoir à caler sa base avec un objet. Cette base sert non seulement de support, mais embarque également deux enceintes Harman Kardon de 5W. Taille oblige, la qualité audio n’est pas extraordinaire, mais néanmoins bien supérieure aux modèles concurrents. La sortie manque cruellement de basses, mais le reste du spectre est tout à fait respectable et peut tout à fait se suffire à lui-même pour une utilisation nomade. Il est bien entendu possible de connecter une enceinte Bluetooth (5.1) pour obtenir un résultat plus cohérent. Mais l’inverse est également possible puisque le MoGo 3 Pro peut lui-même servir d’enceinte Bluetooth lorsqu’il est placé en position verticale, émettant même quelques effets lumineux personnalisables synchronisés avec la musique.

Un trépied en option est proposé par Xgimi (80 euros). Très astucieux, il est composé de deux parties qui se vissent ensemble. Celui du bas intègre le trépied, celui du haut dispose d’une batterie de 20 000 mAh. On y visse le projecteur et on connecte les deux composants à l’aide d’un câble USB-C fourni pour bénéficier de l’alimentation par batterie. Cet accessoire a le mérite de corriger un des défauts du MoGo 3 Pro : son manque de batterie intégrée pour une utilisation véritablement nomade. En plus de surélever le vidéoprojecteur d’environ 65 cm, il permet une utilisation entre 2 et 2h30 selon notre test en conditions réelles. A emporter cependant, il alourdit votre sac de ses 760 grammes, à ajouter aux 1,1 kg du projecteur.

Connectivité limitée, télécommande bien conçue

La finition de l’appareil est impeccable, et même plutôt élégante dans sa livrée métallisée légèrement dorée. Sa connectique est relativement limitée, outre le port USB-C qui ne sert qu’à l’alimentation, deux autres sont cachés sous un cache en plastique. Un USB-A pour connecter par exemple une clé USB et un micro-HDMI. Cette dernière permet certes de gagner en compacité, mais nécessite d’utiliser un adaptateur non fourni pour brancher un périphérique, ce qui est dommage. Un dragonne souligne l’aspect baroudeur du MoGo 3 Pro, mais n’est pas indispensable.

En plus de son adaptateur secteur, le projecteur est également livré avec une télécommande très bien conçue et simple à utiliser. Alimenté par deux piles AAA, il est Bluetooth et n’a donc pas besoin d’être pointé vers le MoGo 3 Pro. Il dispose d’un microphone pour faire des requêtes vocales à Google Assistant, de trois boutons dédiés à YouTube, Netflix et Prime Video et d’un bouton de raccourci personnalisable. On regrette juste qu’il ne soit pas rétroéclairé donc on peut l’utiliser plus facilement dans l’obscurité.

Très simple à utiliser et à configurer

Une fois allumée, connectée (Wi-Fi 5) et configurée avec votre compte Google, l’interface est agréable, fluide et très réactive, bien plus que sur une clé Chromecast par exemple. Vous pouvez retrouver toutes les applications dédiées aux services VOD et SVOD sur le Play Store : de Molotov à Canal+ en passant par Arte, Max, Apple TV+ et même Paramount+. Le système est évidemment compatible Google Cast afin de pouvoir envoyer du contenu depuis un smartphone ou une tablette compatible.

Dès que l’image est projetée sur un mur (ou plus idéalement un écran dédié), la correction automatique du trapèze s’active. En quelques secondes seulement, il corrige les angles de projection pour obtenir un rectangle parfait. Et cela fonctionne plutôt bien, puisque nous devons rarement améliorer le résultat manuellement. La mise au point se fait également automatiquement et avec la même fiabilité. Un bouton dédié sur la télécommande permet de relancer le processus en cas de panne (très rare). Le MoGo 3 Pro dispose également d’une fonction permettant de franchir les obstacles sur un mur (comme une affiche ou une prise électrique).

Qualité d’image suffisante sinon incroyable

Utilisant la technologie DLP (via un composant Texas Instruments DMD 0.23) et une source lumineuse LED (25 000 heures d’utilisation annoncées), le projecteur possède une définition native de 960 x 540 pixels et simule donc sa véritable définition Full. HD (1929 x 1080 pixels) par wobulation. Avec son rapport de projection de 1,2:1, on peut s’attendre à une image allant de 40 à 200 pouces, même si Xgimi recommande de rester dans une plage de 60 à 120 pouces pour une qualité idéale. Par exemple, pour obtenir une image de 100 pouces, il faudra placer le projecteur à environ 2,7 m du mur ou de l’écran.

Evidemment, on est loin de la qualité 4K d’un home cinéma digne de ce nom. Les couleurs ne sont pas extrêmement fidèles. Nous avons cependant pu les réchauffer convenablement en réglant les paramètres sur le mode « Bureau », curieusement le plus adapté à la projection de films. Si vous projetez l’image sur un mur qui n’est pas complètement blanc, le MoGo 3 Pro ne dispose malheureusement pas de système de correction des couleurs.

Les amateurs d’Ultra HD seront forcément un peu déçus par la netteté de l’image (également légèrement floue sur ses bords), mais l’appareil s’en sort néanmoins convenablement. Pas de miracle non plus pour la luminosité qui est loin d’égaler les modèles à courte focale. Mieux vaut donc rendre la pièce la plus sombre possible pour en profiter. On se rend alors compte que le contraste n’est pas optimal non plus, mais il reste néanmoins tout à fait adapté à ce type d’appareil portable. A noter qu’il n’est compatible qu’avec le HDR 10, mais l’absence de HDR 10+ ou HDR Dolby Vision n’est pas vraiment un défaut au vu de ses performances.

Notons enfin qu’il est très silencieux en fonctionnement puisque nous avons mesuré un bruit de seulement 33 à 34 dB à un mètre. De quoi être entièrement couvert par le son du film que vous regardez sans être dérangé par des bruits parasites de soufflerie.

Un excellent choix à ce prix

Certes, le MoGo 3 Pro n’offre pas une qualité d’image incroyable par rapport aux projecteurs sédentaires. Malgré tout, il s’en sort plutôt bien dans sa gamme de prix et offre un résultat tout à fait convenable à condition de l’utiliser dans l’obscurité si possible. Dommage également qu’il n’intègre pas directement une batterie et un véritable port HMDI plutôt que la version micro choisie ici.

Mais le projecteur possède bien d’autres qualités, à commencer par sa praticité due à son format et sa correction trapézoïdale et sa mise au point automatiques très fiables. Sa qualité sonore est également supérieure à la moyenne et peut facilement se suffire à elle-même en utilisation portable. Un excellent choix pour ceux qui ne souhaitent pas forcément un modèle 4K. Pour les autres, le très bon LG CineBeam Q fera l’affaire, mais au maximum le double du prix du modèle Xgimi.

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