Après la victoire d’Anthony Turgis sur les chemins blancs de Troyes, l’équipe TotalEnergies a frôlé une autre grande joie ce jeudi sur le Tour de France avec Mattéo Vercher. Très ému, son manager Jean-René Bernaudeau s’est montré très élogieux à l’égard de son jeune coureur de 23 ans, deuxième d’un cheveu à Barcelonnette.
Jean-René Bernaudeau, quel goût a cette deuxième place de Mattéo Vercher sur la 18e étape du Tour de France ?
C’est un pari qu’on a fait de prendre des coureurs français de 23-24-25 ans qui sont déjà considérés comme vieux. On a cru en Mattéo. C’est un coureur précis, on dit que c’est le petit Voeckler, il court très bien. C’est un vrai ordinateur. Il a bien progressé et a eu une très bonne éducation. Je pense à sa belle-famille. Franchement, on a fait un bon pari en le mettant sur son premier Tour.
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Vous vous attendiez à ce qu’il soit à un tel niveau ?
Dans le pire des cas, on savait que ça le ferait grandir pour l’année prochaine. Finalement, on voit que c’est un acteur dès maintenant. Il va sortir du Tour avec une expérience riche. Il est brillant intellectuellement, il analyse tout et ne fait jamais d’erreur. Il me rappelle Thomas Voeckler, que j’ai bien connu. Il va très loin dans la souffrance. Il est doué mais m’a fait peur à plusieurs reprises, notamment sur des courses en Afrique où ça allait très mal.
Vous sentez-vous particulièrement ému ?
Mattéo est un bon gars qui a l’habitude de se faire misérable et de se griller pour l’équipe. Il donne pour recevoir. Dans la vie, c’est l’éducation qui compte et Mattéo en est le meilleur exemple. (…) Je n’achète pas, on fabrique. Quand on prend des coureurs avec un chèque, ils nous doivent un retour. Pour Mattéo, sa carrière ne fait que commencer. Vous ne le connaissiez pas très bien. On fait des paris avec Jordan (Jegat), Thomas (Gachignard), notre capitaine Fabien (Grellier)… C’est le monde de l’honnêteté. On a eu beaucoup de malheurs en début d’année. On a un effectif de seulement 23 coureurs, mais l’équipe est encore en bonne santé à quelques jours de l’arrivée à Nice.