ZHANG YUWEI / AFP
Le groupe de métal Gojira et la chanteuse d’opéra Marina Viotti se produisent lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 à Paris le 26 juillet 2024.
CULTURE – » Il n’y a actuellement aucune catégorie rock ou métal aux Victoires de la Musique en France. Dans un entretien à l’AFP, le groupe de métal Gojira, au centre d’une séquence clé de l’ouverture des JO, a fait une brève remarque sur la cérémonie qui récompense chaque année les artistes français.
» La France a osé utiliser le métal dans la plus grande des cérémonies, tout le monde est époustouflé. A l’étranger, les gens sont stupéfaits, Mario Duplantier, batteur et membre fondateur de Gojira, a déclaré à l’AFP. Il n’y a actuellement aucune catégorie rock ou métal aux Victoires de la musique en France, contrairement aux cérémonies musicales anglo-saxonnes et, tout d’un coup, il y a du métal extrême assumé dans cette cérémonie. C’est un bouleversement, un renversement.
Associé à la chanteuse d’opéra Marina Viotti, le groupe français à l’aura internationale, a livré vendredi 26 juillet depuis la Conciergerie de Paris, l’un des plus beaux monuments de la ville, une prestation qui continue de devenir virale sur les réseaux sociaux.
« Il y a quelque chose qui bouge en France »
Mario Duplantier croit qu’il y a « quelque chose qui bouge en France » vis-à-vis du métal. « Un festival comme le Hellfest a grandement démocratisé le métal, une émission de télévision française comme « Quotidien » a aussi mis en avant la sympathie des « métalleux », qui ne sont pas des psychopathes ou des satanistes. Nous vivons vraiment un tournant » il considère.
L’écoute des titres de Gojira a bondi sur les plateformes musicales dès le lendemain de la cérémonie : on a pu observer une hausse de + 106 % en France et de + 80 % au total dans le monde sur Spotify, le leader mondial. Et qui s’est amplifiée entre samedi après-midi et dimanche à la mi-journée, avec + 282 % en France et + 129 %.
« C’est fou, une très belle surprise, une bonne nouvelle et une première mondiale pour le métal mais c’est vrai qu’en ce moment, on vit un âge d’or pour le métal »« Nous sommes en train de nous interroger sur la manière dont les gens se comportent et commentent les choses, explique à l’AFP Corentin Charbonnier, docteur en anthropologie et chercheur français sur la musique métal.
« Beaucoup de gens disent souvent : « Je n’écoute jamais de métal », mais en fait, j’écoute. »poursuit celui qui est également l’un des commissaires de l’exposition « Le métal, le Diabolus en musique »la première du genre à cette échelle, installée à la Philharmonie de Paris jusqu’au 29 septembre.
Mais aujourd’hui, comme le note Corentin Charbonnier, la tendance semble plus profonde, à l’image d’un pays comme la France, longtemps sourd aux sirènes du métal. « Institutions » comme la Philharmonie de Paris « s’ouvrir au métal »il dit.
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