Nouvelles locales

le petit-fils de Mandela, figure de proue d’une « flottille de la liberté »

Prête à prendre le large, une « flottille de la liberté » composée de trois navires chargés de 5 500 tonnes de nourriture, d’eau potable et d’aide médicale doit quitter la mer de Marmara au sud d’Istanbul, en direction de Gaza, ce vendredi 26 avril. L’opération à grande échelle, qui comprend l’ancien ferry britannique Duchesse Anneest d’accueillir près de 300 militants, défenseurs des droits, avocats et médecins, venus d’une quarantaine de pays (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Norvège, Suède, Allemagne, Espagne, etc.).

« Je suis un exemple vivant de l’effort de solidarité internationale »

Parmi eux, un nom se démarque. Celui de Mandela. Mandla Mandela, petit-fils du célèbre président sud-africain Nelson Mandela. Ce député de l’ANC, âgé de 49 ans, est à la tête du clan familial depuis 2007, après avoir été désigné comme successeur par le héros de la lutte contre l’apartheid lui-même. Ce dernier soutient pleinement l’approche très conflictuelle de l’opération, qui vise à « briser le blocus illégal et inhumain de la bande de Gaza imposé par Israël depuis plus de quinze ans ».

Converti à l’islam en 2016 malgré la désapprobation des chefs traditionnels, Mandla Mandela s’inscrit dans la lignée de la principale ONG organisatrice, l’IHH, une organisation islamique proche de l’AKP du président conservateur Recep Tayyip Erdogan.. «Je suis un exemple vivant de l’effort de solidarité internationale», a-t-il déclaré.

Ce n’est pas la première tentative de corridor humanitaire maritime depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Le 12 mars, le navire de l’ONG espagnole du même nom Bras ouverts avait quitté le port de Larnaka à Chypre, en partenariat avec l’ONG World Central Kitchen, avec 200 tonnes de nourriture à son bord. L’opération, menée avec le feu vert des autorités israéliennes, était destinée à être répétée. Mais la mort de sept travailleurs humanitaires de World Central Kitchen lors d’une frappe israélienne le 1er avril a mis un terme à cette initiative.

« Action directe non violente »

Concernant la « flottille de la liberté », la bonne collaboration avec les autorités israéliennes semble plus que compromise. Un communiqué de l’organisation fait état d’une tentative de « barrière administrative » de Tel Aviv, à la veille du départ. « Israël fait pression sur la République de Guinée-Bissau pour qu’elle retire son pavillon de notre principal navire, leAkdeniz (« Méditerranée »). Cela a déclenché une demande d’inspection supplémentaire », précise le consortium humanitaire, qui se dit en règle.

Même si la « flottille de la liberté » quitte finalement le port turc de Tuzla en direction de la côte de Gaza, les militants savent bien que le bras de fer avec Israël ne fait que commencer. Chaque participant a suivi une formation « action directe non violente ». Mandla Mandela accuse ouvertement Israël de génocide à Gaza. Une opinion qui rejoint celle de son pays, l’Afrique du Sud, à la mémoire coloniale encore très vive. Le 26 janvier, Pretoria a obtenu une décision de la Cour internationale de Justice (CIJ) demandant à Israël d’empêcher d’éventuels actes de « génocide » et de « agir immédiatement » Déverouiller  » aide humanitaire « .

Pleins feux sur la scène internationale

Les ressortissants occidentaux à bord sont également destinés à maintenir la pression internationale sur Tel-Aviv, indique Huwaida Arraf, avocate américaine et membre du comité de pilotage de l’opération navale : « Nous appelons les gouvernements des 40 pays représentés dans la « flottille de la liberté » à respecter leurs obligations en vertu du droit international et exigeons qu’Israël garantisse à la flottille un passage sûr vers Gaza. »

Le risque que les choses tournent mal n’est pas nul. L’idée d’affréter une « flottille de la liberté » n’est pas nouvelle, Gaza étant sous blocus depuis 2007. En mai 2010, une première tentative d’approche de l’enclave palestinienne a eu lieu. Le ferry Mavi Marmara, fleuron de l’époque, avait conduit à l’intervention des forces armées israéliennes. L’assaut a causé la mort de neuf personnes, plongeant les relations entre la Turquie et Israël dans une crise sans précédent et suscitant l’indignation de la communauté internationale.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page